samedi 30 août 2008

Les Galapagos

Les Galapagos ! Un archipel isolé à 1000 km des côtes équatoriennes ! Un endroit avec de nombreux animaux exotiques, dont certains sont endémiques, et, tous ayant été habitués pendant des millénaires à n´avoir aucun prédateur, ils ne connaissent pas la peur, même quand le dernier prédateur colonisateur en date (l´homme) leur marche presque dessus par mégarde (un iguane gris bronzant sur les cailloux gris est quasi invisible). On peut donc approcher tous ces animaux de très très près. Même les oiseaux n´ont pas peur.

Evidemment, je n'étonnerai personne en disant que j'ai eu, à nouveau, un temps plutôt maussade quasiment toute la semaine... Avec quelques rayons de soleil de temps en temps.
Malgré cela, l'archipel des Galapagos est un paradis sur terre. C'est évidemment une destination très touristique, mais la pléthore d'animaux que l'on peut approcher à quelques centimètres est vraiment impressionnante.

Au dessus du niveau de la mer, les otaries, pélicans, pinsons, iguanes géants, et tortues géantes que l'ont peut voir sont mes préférés. Les fous à pattes bleues et à pattes rouges aussi, sans compter les frégates.




Et sous le niveau de la mer, c'est un vrai festival: on retrouve les otaries, qui jouent autour les plongeurs et les adeptes du snorkeling, et les tortues géantes, si majestueuses sous l'eau alors qu'elles sont si maladroites sur la terre. Autour d'un récif, j'ai vu un pingouin faire son marché (il consomme sur place, et n'aime que le poisson). Et bien sûr tout un tas de poissons multicolores, y compris les grandes raies majestueuses qui semblent voler sous l´eau.

Et le nirvana de tout plongeur sous-marin: les requins à ailerons blancs (une dizaine qui évoluaient à quelques mètres de nous) d'environ 2m50 de long, et, cerise sur le gâteau, le dernier jour, 2 requins-marteau, de 4 ou 5 mètres de long. Assez impressionnant !

Quand on est face aux requins, on se cale sur un rocher, vers 15-20 mètres de profondeur, et on observe, dans le bleu, le souffle coupé par le spectacle, les requins évoluer en cercle, presque à portée de main. Quand l´un d´eux fait mine de se diriger vers nous, même si on sait qu´ils ne sont pas dangereux, leur mine patibulaire nous fait nous écraser le plus près des rochers en se faisant oublier, guidé par notre imaginaire spielbergien.

photos des requins et des otaries ci dessous piquées à Ilhame car je n´ai pas de photos :-(

Quand, à la fin d´une plongée, me calant à 4 mètres de profondeur, seul entre 2 eaux, pour mon palier de sécurité, je vois une grosse mais agile otarie venir du fond du bleu, remonter à toute vitesse à la surface en tourbillonnant sur elle-même et en me jetant des coups d´oeil adorables, avec ses petites moustaches noires, je craque. Idem lorsqu´elle slalome entre les plongeurs à 18 mètres de profondeur pour jouer avec ces drôles d´"otaries" avec bouteilles sous pression et masque intégrés.

J'ai vu tout ca lors d'une croisière de 4 jours sur les îles de Santa Cruz, Genovesa, Santiago, Bartolome et Seymour, puis lors de 2 jours de plongée à Seymour et Gordon's Rock.

Le bateau de croisière était un petit bateau de 16 passagers et 8 hommes d'équipage, première classe (on ne se prive de rien) durement négocié. On navigue entre les îles de nuit, et c'est alors que le "Nico-en-bateau" (ca change du "Nico-à-vélo") sort sur le pont, tandis que les passagers dorment à poings fermés. Le silence du bateau n'est perturbé que par le ronronnement du moteur et les craquements des boiseries qui travaillent sous le tanguis-roulis incessant. Je prends appui de tout mon corps sur le bastingage incliné de la proue.
Je me penche pour observer l'étrave du bateau, puis je scrute les ténèbres insondables. Insondable, pas tant, puisque je devine la houle, j'aperçois les reflets furtifs et argentés de l'écume à la surface d'une mer sombre et mystérieuse camouflée par le manteau épais de la nuit. La lueur d'un bateau apparaît parfois à l'horizon tandis qu'une brise douce et chaude caresse mon visage.
Je lève les yeux, et j'aperçois le vol plané d'un oiseau blanc qui suit le bateau, et quelques étoiles qui profitent d'un trou dans les nuages pour me montrer leur plus beau scintillement.
De retour les pieds sur terre, alors que je cherchais un club de plongée pour vivre les plus belles expériences aquatiques possible (avant de vivre le chapitre Playa del Carmen au Mexique ... à suivre), je tombe sur ca:


Egalement, une petite vidéo de tortue géante aux yeux magnifiques:


Ne manquez pas les photos d´amitié et d´amour aux Galapagos:
https://get.google.com/albumarchive/106721610106696768468/album/AF1QipNqpT7RDlmSGJJJo7ABwdXJYJaxQWTfT62x7cct

Toutes les photos:
https://get.google.com/albumarchive/106721610106696768468/album/AF1QipPxMmasBvZH2PBTFzp11hlkwdcRdDWz6RTJnrnR


(cliquer sur l´itinéraire pour l´agrandir)

vendredi 29 août 2008

Guayaquil

A Guayaquil, je suis hebergé gracieusement la première nuit par Malu, et la deuxième par Kahyda. Donc, c´est fiesta avec des locaux et d´autres touristes "couch-surfers" pendant 2 nuits. Cerveza et salsa all night, ou presque.

Guayaquil est relativement moderne et agréable. Des iguanes se baladent librement sur le parc Simon Bolivar:

C´est quand même bizarre, tu ne trouves pas Monsieur l´Iguane ?

Finalement, je regrette de ne pas rester plus longtemps en Equateur. J'avais prévu un séjour assez court, car les nombreux récits de vols ou d'agressions m'avaient un peu effrayé. Mais les équatoriens sont, je trouve, plus agréables, souriants et sympathiques que les péruviens. D'autres voyageurs m'ont dit l'inverse, alors cela dépend des expériences des uns et des autres, visiblement. En tout cas, le peu que j'aurais vu de l'Equateur est très positif, et, en prenant les précautions d'usage, c'est un pays relativement sûr. C'est fou la différence entre l'idée que l'on se fait d'un pays en écoutant les gens et la vision a posteriori, basée sur l'expérience. C'est comme la Colombie, mes amis cyclistes de Baños m'ont dit que les routes principales étaient très sûres (sécurisées militairement) et les colombiens parmi les plus accueillants du continent...

Puis c´est le départ pour les Iles Galapagos...

Photos de Guayaquil:

mercredi 27 août 2008

Vers Baños

Latacunga étant à 2800m et Baños à 1800m, je pensais que ce trajet se ferait sans difficulté malgré les 87 km.

J´ai donc fait le trajet d´une traite, sans m´arrêter. Et bien, ce fut dur. Il y avait bien 1000 mètres de dénivelé négatif, mais aussi de nombreuses côtes bien raides. Trajet pour l´essentiel sur la Panaméricaine, avec les nuages, donc sans intérêt.

Une bonne descente bien raide de 8 km a permis à mon fougueux destrier d´atteindre les 62 km/h, sans avoir besoin de cravacher (pédaler). Le pied. L´arrivée à Baños, dans la Valle Hermoso, est magnifique. Quand le plafond nuageux est à 3000m, mieux vaut évoluer à 1800m, on y voit plus de choses qu´à 4000m ... N´empêche, je suis censé voir le volcan Tungurahua (encore actif, et il y a eu deux enfants disparus ce week-end dû à une rétention d´eau qui s´est formée puis qui a lâché). Et je ne le vois pas, ce volcan.

A Baños, je retrouve mes 2 cyclistes anglais, et on se fait un bain de vapeur très particulier dans le super hôtel qu´on nous a recommandé:

Le lendemain, je vais à l´une des piscines d´eau chaude naturelle (Baños est une station thermale). Le pied. L´une est si chaude qu´on ne peut y rester plus de 10 minutes sans aller se doucher sous la cascade d´eau froide. Très relaxant (si, si). En sortant, j´étais tellement zen (pas besoin d´ayahuasca finalement) et les montagnes environnantes étaient tellement belles que j´ai décidé de rester une nuit de plus dans ce lieu magique. Repos. Pas de vélo aujourd´hui. Et j´ai bien fait: averse torrentielle dans l´après midi.

Après mon lunch, je rencontre par hasard 2 cyclistes chevronnés qui viennent d´arriver à Baños: Julien et Martha. On passe toute la soirée ensemble à papoter de vélo et à échanger nos points de vue (assez similaires) sur le vélo, la voiture, le socialisme-communisme, le capitalisme, le développement, la croissance, la croissance, la frénésie de l´électronique, etc. On échange aussi les bons plans de voyages. Ce sont des cyclistes de l'extrême (ils ne font pas ou très peu de bus), comme il y en a beaucoup sur les routes. Moi à côté, je suis un cycliste du dimanche.

Le lendemain, au lieu de faire Baños-Guaranda en vélo, je parie sur le mauvais temps (comme
les 8 derniers jours ...) et décide d´aller en bus jusqu´à Guayaquil dès aujourd´hui. Et là, pas de bol à nouveau, alors que je suis dans le bus, c´est le grand beau temps:


Tungurahua Chimborazu

Un combat acharné se livre dans ma tête: continue-je en bus? Ou en descends-je pour continuer le trajet à vélo? Est-ce que j´aurai le temps d´arriver avant la nuit à Guaranda malgré le départ tardif? Est-ce que le beau temps va durer? Est-ce que passer plus de 24h à Guayaquil vaut le coup? Préfère-je la montagne à la ville? Il y a quand même 105 km à faire et des cols à 4000m...

Finalement je joue la sécurité (partir à 10h pour un trajet d´a priori 8h est un peu short pour être sûr d´arriver avant la nuit) et je continue en bus jusqu´à Guayaquil.


Infos vélo:
Kilomètres du jour: 85
Kilomètres cumulés: 498
Départ: 9h20
Arrivée: 14h20
Temps sur le vélo: 4h35
Temps sur la route: 5h00
Vitesse moyenne: 18.5km/h
Vitesse max: 62km/h



Photos:
https://get.google.com/albumarchive/106721610106696768468/album/AF1QipOf2UydL9LBtb-cnTu6l_rRnc4n0SQ6jNnYHrZI

vendredi 22 août 2008

La boucle de Quilotoa

Vers San Juan de Pastocalle

Ca y est, je reprends le vélo! On the road again ! Je vais descendre les Andes vers Guayaquil. La route panaméricaine, à cet endroit, passe à côté des plus hauts sommets équatoriens, dont le fameux volcan Cotopaxi (5900m) et le Chimborazo (6300m), avec en plus des lagunes magnifiques et des eaux thermales de temps en temps.

Je prends un taxi et charge mon vélo dans le coffre pour m´éviter l´enfer de la sortie de la capitale.
La panaméricaine ici est plus agréable et moins dangereuse que sur la côte nord-péruvienne car elle a souvent 4 voies.

Par contre, pas de chance: le temps est nuageux. Il semble que les nuages me suivent du Pérou aux Andes équatoriennes. Donc pour l´instant, tous les sommets me sont cachés. Voici à quoi aurait dû ressembler mon trajet d´aujourd´hui:

Les pédales sont dures, dures ! J´atteins péniblement les 12 km/h sur les faux-plats. Heureusement, 2 longues descentes de 8 km me permettent de frôler les 60 km/h.
Après 53 km j´arrive à San Juan de Pastocalle, un petit village sans touriste où je trouve des "cabañas", des refuges pour randonneurs, chez l´habitant. Mon hôte fait aussi guide de montagne, éleveur et fermier. C´est mignon comme tout:

Dans la soirée, un énorme orage éclate au loin, 15 éclairs à la seconde, illuminant l´horizon. C´est mon feu d´artifice à moi. Puis je passe la soirée au coin du feu avant de m´endormir dans le silence complet.


Infos vélo:
Kilomètres du jour: 53
Kilomètres cumulés: 256
Départ: 10h20 du km 0 de la panaméricaine sud.
Arrivée: 14h20
Temps sur le vélo: 3h30
Temps sur la route: 4h00
Vitesse moyenne: 15km/h
Vitesse max: 60km/h


Vers Sigchos:

Enfin je quitte la Panaméricaine, et je me retrouve dans les petites routes peu fréquentées. Je suis vraiment très très loin du trafic infernal de la panaméricaine. La route est faite soit d´asphalte (rarement), de voies pavées (un enfer), de terre, de boue, de sable, de trous, et même, parfois, ou de cailloux:

Parfois, la route asphaltée se change soudainement en voie "romaine", sans raison apparente:

Ces mauvaises routes rendent la progression difficile, et je fais du 11 km/h de moyenne (au lieu de 19 ou 20 sur des routes asphaltées).

Cela dit, il y a beaucoup de chiens mangeurs de Nico dans cette région: c´est 1 ou 2 chiens chaque 15 minutes qui s´élancent à mes trousses en prétendant déguster la chair de mes mollets gorgés de sang oxygéné. Et 11 km/h, c´est la bonne vitesse pour avoir le temps de freiner avant qu´ils débutent leur repas (moi). Ou alors il faudrait faire du 40 ou 50 km/h pour les distancer. Mais à 20 ou 25 km/h, il serait difficile de les distancer, et il peut être délicat de faire un freinage d´urgence. Donc, vive la moyenne à 11 km/h pour éviter les chiens ! On se console comme on peut ...

Cette partie de l´équateur est appelée la "avenida de los volcanos" mais à cause des nuages, je ne vois toujours rien de rien, et j´ai décidé de la rebaptiser "avenida de las nubes" (avenue des nuages).

Ce matin, quand même, coup de chance au réveil: j´ai eu le droit à 10 minutes de vue sur le Cotopaxi:

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 54
Kilomètres cumulés: 310
Départ: 8h30
Arrivée: 14h40
Temps sur le vélo: 4h40
Temps sur la route: 6h10
Vitesse moyenne: 11km/h
Vitesse max: 54km/h


Vers Quilotoa:

Ce matin, j´ai la chance d´apercevoir 2 monts jumeaux dont j´ignore le nom:

Il n´y a plus de nuages aujourd´hui. Enfin, les Andes se livrent à moi.

Les Equatoriens n´ont aucun sens de l'altitude : on est à 3000 mètres et je ne vois que des prairies verdoyantes, des champs cultivés, des arbres feuillus, des canyons, des jolies collines, des potagers. Ils ne se rendent pas compte qu´à cette altitude, ils devraient avoir des sommets de haute montagne, des mélèzes, de la neige, peu de vie et surtout pas de potager. Enfin ... tout se perd en ce bas monde.

Arrivé à Chugchilan, très fatigué par les 24 km de rude piste bosselée dans tous les sens, je descends de mon fougueux destrier que j'installe dans la benne d'un camion entre 2 régimes de bananes à $1 l'unité. Je finirai en camion jusqu´à la lagune de Quilotoa, après un déjeuner dans les rues de Chugchilan. Ma moyenne est tombée à 9 km/h, tellement les routes sont difficiles.

Arrivé à Quilotoa en camion, je pose mon sac et mon vélo, et je file à la lagune en compagnie de 2 anglais et une nouvelle-zélandaise rencontrés au refuge en arrivant. Et là, WAAAAOOOOO ! Je reste sans voix:




Une fois descendu en bas, au bord du lac, les nuages se sont mis à envahir le cratère, jusqu´à nous noyer dans la brume. Décidément, les nuages me cherchent !


Infos vélo:
Kilomètres du jour: 25
Kilomètres cumulés: 335
Départ: 8h20
Arrivée: 11h40
Temps sur le vélo: 2h35
Temps sur la route: 3h20
Vitesse moyenne: 9km/h
Vitesse max: 24km/h


Vers Latacunga:

Ce trajet se fit uniquement sur route asphaltée (ouf!) et me permet de retrouver la panaméricaine. Les paysages sont magnifiques, mais à nouveau, très vite, les nuages reviennent. C´est extrêmement dommage, car sur cette route qui monte à 4000 mètres, je devais voir 4 des plus beaux sommets équatoriens.

La première partie du trajet, je la fais en compagnie de 2 autres cyclistes, anglais, rencontrés au refuge, et je les retrouverai à Baños le lendemain. Ils font les parties les plus difficiles dans une voiture qui les suit, eux ! Moins fous que moi, haha.

Je fais 3 grosses montées, dont une bonne partie dans les nuages. Et à 4000 mètres, ca gèle !!

Suivies d´une descente spectaculaire de 27 km jusqu´à Latacunga, et c´est la fin de la boucle de Quilotoa.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 78
Kilomètres cumulés: 413
Départ: 9h30
Arrivée: 15h00
Temps sur le vélo: 4h30
Temps sur la route: 5h30
Vitesse moyenne: 17km/h
Vitesse max: 51km/h

mercredi 20 août 2008

Quito

30h de bus. Rien que ca. Deux nuits et un jour. La route panaméricaine qui défile, toujours péniblement rectiligne.

Ca y est, je suis en Equateur ! Retour à 2800m d´altitude.

La vieille ville de Quito est magnifique, surtout la Basilica del Voto Nacional et le monastère de San Francisco (c´est amusant, les "monastères de San Francisco" sont toujours supers !).
Dans le palais du président il y a des portraits de Che Guevara. Je ne comprends toujours pas comment on a pu faire du Che une icône internationale:


Passage obligé sur la ligne officielle de l´équateur:


Le soir, dans les salsatecas, où je suis allé avec deux compères rencontrés à l´auberge, les locales refusent poliment nos invitations à danser. Mufles !

A la nuit tombée, à chaque coin de rue, la présence de gens bizarres nous confirme qu´il vaut mieux ne pas traîner seul le soir. De nombreux cas de vols et d´agression sont contés chaque jour á l´auberge.

L´auberge (Secret Garden) dispose d´un bar sur le toit-terrasse avec une vue magnifique sur la ville et les montagnes environnantes, ainsi qu´un petit déjeuner hors du commun. Ma meilleure adresse jusqu´à présent.

lundi 18 août 2008

Au revoir Pérou

Ca y est, c´est la fin du Pérou, avant d´y retourner en juin 2009.
Au programme: le lac Titicaca et Arequipa.

31 jours au Pérou
3 jours et 203 km de vélo
Dépense: 40 euros de moyenne (beaucoup plus que prévu).

Je me souviens surtout:
Machu Picchu
Cuzco
Réserve Nationale de Paracas
Les dunes de Huacachina
Le Pisco sour, le cochon d´inde et l´alpaga dans mon assiette.
Les beaux paysages de la jungle, et le son aquatique et cristallin de l´oiseau dont je ne me souviens plus le nom, dans le silence matinal de la jungle.
Les marchés colorés.


(cliquer sur l´itinéraire pour l´agrandir)

samedi 16 août 2008

Chao -> Trujillo

Je quitte Chao, et à la sortie de la ville, un panneau routier me fait un clin d´oeil pour ma vue enfin retrouvée:


Les conditions sont les mêmes qu´hier: nuages, fine bruine, et la route panaméricaine s´entête à rester la plus rectiligne et ennuyeuse possible. Je traverse des déserts, mais même quand il n´y a plus rien de rien, il y a quand même Pepsi:


J´arrive à Trujillo vers 11h et j´appelle mon hôte local, un certain Abrahan. J´avais le choix entre Abrahan et Enrique, mais comme Abrahan m´avait envoyé des informations très précises et comme il avait l´air assez disponible, c´est lui que j´appelle en premier. On se retrouve en ville et il me conduit chez lui. Il a l´air du genre de type qui cherche activement et presque désespérément à développer sa vie sociale. Et surtout, la chambre qu´il m´offre est une petite cahute sur le toit-terrasse avec une "couche" à même le sol et trop petite:


Je connais des maisons où les chiens sont mieux lotis. Je prends donc congé de mon hôte, et j´appelle Enrique.

Et là yeeeehaaaaa, il était sur la route de la plage avec sa famille, il fait demi-tour, me récupère sur la Plaza de Armas, jette mon vélo sur le plateau de son pickup, et c´est parti pour un bon ceviche dans un petit resto local et des cervezas sur la plage devant le spectacle des surfeurs sur les rouleaux du Pacifique.

Enrique a une grande maison et il accueille à la fois des locataires payants (en général des étudiants locaux) et des voyageurs non-payants.

Je suis resté 3 jours à Trujillo, à me reposer, planifier la suite de mon voyage, passer du temps avec Enrique, sa famille et ses hôtes, et visiter le centre ville et la Huaca de La Luna. Ce site impressionnant date de l´an 600 et contient des peintures trés bien conservées:


Ha oui ! Par erreur, je suis aussi allé me perdre dans l´enfer des grandes surfaces. Quel contraste avec ce qu´on voit dans la rue tous les jours:



Infos vélo:
Kilomètres du jour: 65
Kilomètres cumulés: 203
Départ: 8h00
Arrivée: 11h10
Temps sur le vélo: 3h
Temps sur la route: 4h00
Vitesse moyenne: 21km/h
Vitesse max: 53km/h

vendredi 15 août 2008

Chimbote -> Chao

Après avoir avalé 5 pancakes préparés par Jodd et des oeufs brouillés préparés par Emily, je me mets en route sur la panaméricaine, vers le nord. I am a rebel without a cause, à l´ouest d´Hélène !




Le ciel est couvert, je devine à peine le paysage de dunes, désertique. Il bruine, même. Ca me rappelle ma Normandie.

Les 10 premiers kilomètres sont parsemés de villages d´une pauvreté avancée, avec des maisons en briques apparentes, le plus souvent sans vraiment de toit. Je n´ai pas vraiment le coeur de prendre des photos, ni envie d´exhiber mon appareil, un signe extérieur de richesse supplémentaire.

Les 50 kilomètres suivants est un désert absolu. Pas âme qui vive. Que des bus et des camions qui parfois me doublent comme des fous. Certains sont sympas et se déportent franchement. La plupart me disent coucou d´un coup d´appel de phare ou de léger klaxon.

Je m´arrête à Chao à midi, un petit village toute simple qui se révèlera d´une animation insoupçonnée: concert sur la plaza de armas, match de volley improvisé dans la rue, petits étals très bons pour le dîner, petit marché aux pains et fruits délicieux.


Quant au vélo, je le maîtrise maintenant bien, il ne me déséquilibre plus. Il est bien sûr bien plus fiable que l´ersatz de vélo que j´avais au Marco. Et il va plus vite.

Tout semble rentrer dans l´ordre ... Je suis à nouveau content d´être là.


Infos vélo:
Kilomètres du jour: 66
Kilomètres cumulés: 136
Départ: 8h30
Arrivée: 11h50
Temps sur le vélo: 3h00
Temps sur la route: 3h20
Vitesse moyenne: 22.5km/h
Vitesse max: 60km/h

jeudi 14 août 2008

Chimbote

A Chimbote, je suis hébergé par 3 colocataires américain(e)s (Jodd, Emily et Nicole) qui font du volontariat (infirmières et prof d´anglais) dans la clinique voisine, tenue par des bonnes soeurs. Sur internet, ils font partie d´un réseau de gens qui ouvrent leur porte aux voyageurs.

C´est une grande maison dénudée, sols en béton, toiles d´araignée dans les coins, salles d´eau qui sentent l´humidité, eau courante 3h par jour, poussière sur les meubles.

Mais mes 3 hôtes sont très sympas. Jodd nous cuisine des bons petits plats, et mes 3 hôtes bénissent le repas avant de manger en se signant 3 ou 4 fois et en récitant la même prière dans un murmure presque audible.

Puis Jodd m´accompagne en ville pour que je me rachète l´outil multi-fonction que j´ai perdu. Un ange ce Jodd !

J´ai le temps de me balader à Chimbote, ville absolument pas du tout du tout touristique, mais par contre très typique! La moitié des rues sont faites de terre et de cailloux (pas d´asphalte donc), il y a du béton partout, des marchés avec le poisson à même les étalages (sans glace) ... C´est assez glauque, sale, poussiéreux, puant, nuageux. Bref, c´est une expérience intéressante.

Fatigué moralement et physiquement (le bus de nuit est arrivé à 5h du mat), je maudis mon manque de sommeil et mon mal de cou. Mais qu´allais-je donc faire dans cette galère?

Je me fais un petit dîner attablé à l´étal d´une rue. Les gens me parlent fort, en faisant des gestes, alors que pour que je les comprenne, il suffirait qu´ils parlent lentement. Une dame de 30 ans en paraissant 55 trouve que je suis "muy guapo". C´est mon jour de chance.

En tout cas, après avoir bien mangé, je rentre à la maison, où toute la "famille" est là, plus 2 péruviens, croix chrétienne autour du cou, qui semblent être les petits copains des 2 américaines. On papote, et quand l´un sort une guitare, et tous deux dévoilent leur voix en or. Une belle surprise. En plus, l´un d´eux s´appelle Elvis (sans rire). Puis, faute de mieux (!), ils rentrent chez eux (ben oui, ils sont ultra-chrétiens, donc pas avant le mariage avec leurs belles).

mercredi 13 août 2008

La cordillère blanche

Je me mets en route. Cette première étape ne sera pas vraiment satisfaisante. Principalement parce que je ne suis pas habitué à ce vélo en pleine charge qui me semble instable et difficilement manoeuvrable, enfin parce que les fabuleux paysages de la cordillère blanche me sont cachés par des nuages. Sans compter que 2 chiens m´ont pris successivement en chasse, donc un qui était à 2 doigts de réussir à me mordre les mollets. Sans oublier le passager d´un camion qui me balance le contenu de sa bouteille (de flotte?) en pleine tronche. Et last but not least le vent à contre qui s´est levé à mi-parcours.

Ha dernier petit détail: avant de partir, je m´aperçois que j´ai perdu (ou me l'a-t-on volé? Il s´est passé un truc louche au terminal de bus de Lima) mon outil multi-fonction (clés Allen, dérive-chaîne, clé à rayon, tournevis plat et cruciforme). Je me sens comme McGyver sans son couteau suisse.

Bref, pas une journée super-méga chouette ! :-(

Bon, je roule d´une traite ou presque pour arriver à 14h à l´hôtel de Caraz.

Pour des raisons perso, je dois malheureuseument quitter la ville et la Cordillère sans y dormir et je prends le bus de nuit pour Chimbote.


Kilomètres du jour: 70
Départ: 10h00
Arrivée: 14h00
Temps sur le vélo: 3h20
Temps sur la route: 4h00
Vitesse moyenne: 19km/h
Vitesse max: 44km/h

mardi 12 août 2008

Huaraz

Mon cou me faisant encore souffrir, je laisse le vélo à l´hôtel, et je m´offre un "Day Tour" avec d´autres touristes (principalement péruviens). Direction: le pied du Huascaran, le plus haut sommet péruvien (6700 m).

On passe par Yungay, qui a été partiellement détruite par le tremblement de terre de 1970, puis complètement par l´avalanche de glace tombée du Huascaran, consécutive au tremblement de terre. Y en a, quand ils ont la poisse, ils ont la poisse! Je ne le sais pas encore, mais la poisse ne va pas tarder à me tomber dessus à moi aussi.


Puis on file naviguer sur la lagune Llanganuco, au pied du Huascaran. Magnifique, comme on peut le voir sur ces photos:





samedi 9 août 2008

Retour à Lima

Trois semaines de voyage déjà! Tant de chemin parcouru, d´activités découvertes, de paysages admirés et de gens rencontrés. Certains lieux se mélangent dans ma tête.

Au retour de la jungle, en avion, Ilhame est descendue de l´avion à Cuzco pour continuer son périple vers le sud, et moi j´ai continué en avion jusqu´à Lima pour continuer mon périple vers le Nord. Ca y est, le voyage en solitaire commence! Et à bicyclette!

Mais petit problème: dans la jungle, au Lac Sandoval, il y avait une corde accrochée à un arbre pour jouer à Tarzan. Evidemment, j´ai joué à Tarzan, et puis j´ai perdu. Ou plutôt j´ai gagné une sacrée contracture musculaire au cou et au niveau des omoplates.

Dimanche, je récupère ma bicyclette chez son hôte Pily, une jolie et gentille nippo-péruvienne (la soeur d´une voisine d´une copine de ma voisine...). On papote pas mal de temps et, voyant mon état musculaire déplorable, elle me conseille d´aller voir un médecin dans la clinique qu´elle connait.

Nous nous mettons donc en chemin, et à la clinique, comme on est dimanche, l´addition est salée, mais au moins le médecin me prescrit une injection d´un puissant décontractant ainsi que des anti-inflammatoires.

Lundi, j´ai encore mal, et je décide de prendre le bus de nuit pour aller à Huaraz, dans la cordillère blanche. En attendant le bus, je prépare mes premières étapes à vélo qui me mèneront de Huaraz jusqu´à Trujillo (plus au nord). Des beaux paysages de montagnes et de la belle descente en perspective (la montée se faisant en bus).

C´est donc en vélo que je me rends au terminal de bus. Quel plaisir de retrouver le vélo (en bon état en plus), même si la circulation en ville n´est pas le plus grand pied.

lundi 4 août 2008

Jungle amazonienne

Arrivée en avion à Puerto Maldonado.

Ville sans intérêt, mais je me suis découvert un intérêt pour la moto (louée pour 0.70 euros de l´heure - essence comprise - avec laquelle on a fait le tour de la ville avec Ilhame).

Puis nous sommes partis pour la jungle.

J´aurais aimé vous raconter qu´on dormait à la dure dans des hamacs à la belle étoile au milieu des pumas rugissants, et à la merci des fourmis rouges, qu´on progressait dans la jungle à coup de machettes, que l´on a bravé mille dangers, mais ce n´est pas possible.



En fait nous étions dans un lodge 5 étoiles avec bungalows privés, hamacs sur la terrasse, moustiquaire, piscine, resto avec chef français, bar bien approvisionné en Pilsen et pisco sour, guide attitré pour nous faire découvrir la jungle.

Ce "lodge" s`appelle Corto Maltès. Vivent à demeure 3 aras (les perroquets multicolores) et surtout un toucan si mignon que l´on dirait une peluche. Il se meut avec lenteur et douceur. Il est la sérénité incarnée, malgré son grand bec que l´on dirait rajouté sur son museau.



Au fur et à mesure de nos pérégrinations nous avons pu observer:
Des arbres à fourmis (les fourmis vivent à l´intérieur de l´écorce).
Des termites qui sentent l´essence de bois lorsqu´on en prend sur ses doigts.
Des perroquets mangeurs de minéraux dans la boue d´une rivière.
Des caïmans sur le bord de la rivière Madre de Dios, effrayés par notre pirogue.
Des tarentules grandes comme la main.
Des baobabs aux énormes racines.
Des chauves-souris.
Des singes.
Des canards-serpents (qui se déplacent avec leur cou seul dépassant de l´eau, bougeant à la manière d´un serpent).
Des toucans et des aras.
Des lacs superbes (anciens bras morts du rio Madre de Dios).
Et la croix du sud, que l´on voit parfaitement dans la nuit noire de la jungle.

Le tout soit à pied, soit en pirogue motorisée, soit en canoë à rames.