vendredi 31 octobre 2008

Antigua

Antigua est une ville où il fait très bon vivre. De nombreux étrangers s´y sont d´ailleurs installés pour leur retraite, ou pour monter un business (bar, resto, école d´espagnol, volontariat ...). L´ambiance est donc très cosmopolite, très respectueuse, très festive. La ville est immaculée, les pavés inégaux et les murs colorés:


J´ai vu quelques villes coloniales perchées dans les montagnes, mais Antigua est la plus agréable. Entourée de volcans, à taille humaine, elle est en dehors du temps, en dehors du monde. Et en même temps, elle EST le monde: guatémaltèques, américains, hollandais, allemands, français, espagnols s´y côtoient dans une belle harmonie et enflamment les différents bars le soir venu.

Chaque resto, chaque bar est un bijou colonial à la déco inventive. Patios, balcons, mobilier cossu, plantes, couleurs, terrasses, expos d´artistes, club de musique, salon de lecture intime, tout est fait pour le plaisir des voyageurs et des habitants.

Le temps restera incertain assez longtemps, et je suis donc resté deux semaines en tout dans cet eldorado du voyageur. La deuxième semaine s´est améliorée et les volcans se sont montrés, timides:

Deux semaines d´apéro, de salsa, de sorties, de cours d´espagnol, et de travail aussi: avec l´école de langues, j'ai négocié une bonne réduction sur les cours d'espagnol en échange d´1 ou 2 heures de travail par jour: j´ai traduit leur site web en français et contacté des agences de voyages françaises pour proposer un partenariat. Friand de nouvelles expériences et du voyage pas cher, cette formule m´a comblé !

De plus, rester plus longtemps au même endroit permet de faire connaissance plus en profondeur avec les gens: il y a Deet l´américaine de 70 ans, une pêche du tonnerre, elle travaille pour une ONG locale, elle a écrit une pièce de théâtre dans laquelle elle joue, et elle fait des massages toniques et relaxant, avec sa vieille et douce voix, en anglais, français et espagnol. Il y a Jean-Paul, le directeur de l´école, qui a quitté la finance de New Orleans après le cyclone de 2005 pour s´installer à Antigua et monter son école-bar-restaurant. Sofia, une voyageuse au long cours qui a fait de bons investissements lui permettant de voyager ad vitam aeternam. Elle parcourt la planète, rend visite à ses amis autour du monde et participe aux "Rainbow Meetings". Régina, jeune américaine désoeuvrée qui a un petit ami "idéal" qui lui paye tout. Il y a Michel et Josée, un couple franco-québécois retraité, partis en tour du monde sur leur bateau. Etc.

Je dors dans une chambre de 35 m2, avec une cheminée rien que pour moi. Des petites soirées au coin du feu, avec un bouquin et une tisane, furent les bienvenues dans cette vie trépidante de voyageur sur roues.

samedi 18 octobre 2008

Météo du jour ...

... Grande dépression tropicale !

Inquiet à cause de la pluie incessante, je vérifie sur weather.com le temps des jours à venir: pluie et orages pendant 10 jours sur tout le pays. Je décide de me lever tard demain et regarder la tendance du ciel.

Au petit déjeuner ce matin, toujours les nuages et la pluie. Je me cale dans un petit café. Dans le journal, on m´annonce une grande dépression tropicale sur TOUTE L´AMERIQUE CENTRALE ... Confirmation par l´image satellite de weather.com :

Cela signifie beaucoup de nuages, et des pluies abondantes. Il y a même eu des glissements de terrain et quelques morts en Honduras, Salvador, Guatemala, Costa Rica.

La gérante de l´hôtel me montre un autre journal où les météorologues prévoient l´arrivée, dans 8 jours, d´une masse d´air froid et sec chassant les nuages et l´humidité. C´est l´annonce de la fin de la saison des pluies, et l´arrivée du soleil.

Je décide donc de filer directement à Antigua dès demain, prendre ma semaine de cours d´espagnol que j´avais prévue pour la semaine d'après. Quitte à avoir du mauvais temps, autant passer le temps dans une salle de cours.

Je prends donc deux bus pour parvenir à Antigua. Les conducteurs sont FOUS ! Ils foncent comme des malades, accélèrent à fond, doublent dans un virage sans visibilité pour piler soudainement 10 mètres plus loin. Je me dis que leur rythme cardiaque doit être à son paroxysme, mais non, leur visage calme n´indique aucun signe de tachycardie, comme si cette façon extrême de conduire était naturelle, inscrite dans leurs gènes, dans la liste de leurs réflexes innés.

J´approche de la région des volcans, et évidemment, les nuages sont de la partie. Il semble que les Dieux aient décidés de m´empêcher de voir des volcans sur cette Terre.

Pour me consoler, les petits cafés de Huehue et le resto de routier sur la route d´Antigua propose une sélection incroyable de gâteaux dé-li-cieux ! J´ai même gouté un somptueux Apfelstruedel aux noix.

Arrivé à Antigua, les gens d´ici me confirment que la fin de la saison des pluies est prévue dans quelques jours. En attendant, le volcan Agua tout proche, censé se voir de toutes les rues de la ville, et plongé sous les nuages.

vendredi 17 octobre 2008

¡Volveré de nuevo, México!

Et voilà, je quitte le Mexique. 3 semaines et demie de vélo à travers le Yucatán, le Campeche et le Chiapas.

24 jours au Mexique
13 jours et 1215 km de vélo (total ce jour 2239 km).
Dépense: 27 euros par jour en moyenne.

Je me souviens surtout:
Les meilleurs tacos du monde à 21km de Playa del Carmen.
Les plongées dans les cenotes.
Les ruines de Palenque.
Les rues de San Cristobal de las Casas.
La facilité de voyager au Mexique (gens aimables, sécurité).
La pluie, toujours la pluie.

Et il y a tellement d´autres choses au Mexique qui sont difficiles à exprimer par écrit. Des choses de tous les jours comme les multiples couleurs des maisons, les odeurs des marchés, divines ou immondes en fonction des étals, la musique partout, la gentillesse et l´enthousiasme des Mexicains, les nombreuses carcasses d´animaux morts sur les routes: chiens, rats, volailles, oiseaux, et autres AMNI (Animaux Morts Non Identifiés), les condors qui virevoltent au dessus de ma tête (condor, ça fait classe, comme ça, mais en fait, c´est juste un type de vautour).

¡Volveré de nuevo !



Parcours effectué au Mexique:


(cliquez sur l´itinéraire pour l´agrandir)

Toutes les photos du Mexique:
https://get.google.com/albumarchive/106721610106696768468/album/AF1QipN7_ursQ74gYEt0FHEt9vyg7t4U7T0T0m0LL5yT

Vers le Guatemala

Première étape: Comitán de Dominguez

Je reprends la route sous une pluie normande, fine, froide et continue.

La pluie dure 2 heures, mais jusqu´au Guatemala, ce n´est que de la descente, alors je ne vais pas me priver de ce plaisir. Les gamins ne me lancent plus de "gringo!" et les automobilistes recommencent à me donner des petits coups de klaxon d´encouragement, avec le pouce levé, par la fenêtre.
Au bout de 6h de route, j´arrive à Comitán de Dominguez, où je vois un spectacle organisé par l´Université Autonome de Comitán, dont les bénéfices vont aux nécessiteux de la ville. Danse moderne, danse traditionnelle, musique, théâtre.

Le soir, je dîne sur la grande place, où les mariachis désoeuvrés mangent au lieu de jouer.

Dans le patio de mon hôtel, un énorme agave promet de bonnes bouteilles de téquila:

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 91
Kilomètres cumulés: 2151
Départ: 9h00
Arrivée: 15h00
Temps sur le vélo: 5h00
Temps sur la route: 6h00
Vitesse moyenne: 18 km/h
Vitesse max: 51 km/h

Deuxième étape: Guatemala !
Je prends mon dernier petit-déjeuner mexicain: mole de pollo, tortilla, frijoles.

Et en route: ce soir, je dors au Guatemala. 60 km de descente pure. Oulàlà, je n´aurais pas aimé la faire dans l´autre sens celle-ci ! Suivi de 20 km de plat.

La route sinueuse me laisse voir en contrebas la depresion central de Chiapas (grande cuvette), et, au-delà, je devine, cachées derrière les nuages, les paysages grandioses des montagnes du Guatemala.

Je traverse la frontière mexicaine-guatémaltèque. Etonnamment, les bureaux d´immigration de chaque côté de la frontière ne sont que des petits locaux cachés entre une épicerie et une banque. J´ai failli les louper, des deux côtés. Les gens semblent aller et venir librement sur la route qui sépare les deux pays, sans même une barrière ou un poste frontière. Un grand marché de rue sépare les deux pays. Est-ce duty free ?

Je prends une chambre dans la ville-frontière guatémaltèque, puis, au vue de la pluie, de la décrépitude des sanitaires partagés de l´hôtel (à 3 euros la nuit, il ne faut pas non plus s´attendre à du grand luxe), du manque d´intérêt de la ville et les 1600 mètres de pure montée qui m´attendent jusqu´à Huehuetenango, je rends la clé le jour même et je chope un bus illico jusqu´à Huehue.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 88
Kilomètres cumulés: 2239
Départ: 8h45
Arrivée: 13h30
Temps sur le vélo: 4h10
Temps sur la route: 4h45
Vitesse moyenne: 21 km/h
Vitesse max: 53 km/h

jeudi 16 octobre 2008

Vers San Cristobal de las Casas

J´enfourche mon fougueux destrier pour affronter la montagne à destination de San Cristobal de las Casas. Le projet est ambitieux: relier San Cristobal en deux jours, avec 210 km et 2000 mètres de dénivelé.

Première étape: Ocosingo.
10h30 de route. 120 km. Je suis fou, je choisis de faire ma plus longue étape dans la montagne ! Pas très malin. Quasiment de la pure montée. J´arrive de nuit, à la frontale, exténué, les muscles tout endoloris. Je ne pensais pas que ce serait si dur. Mais l´étape était belle.

Et c´est aujourd´hui que je franchis la barre des 2000 km parcourus en Amérique Latine ! Champagne ! Tequila !

Sur la route, j´ai croisé Matthias, un Helvète Alémanique qui parcourt la Terre depuis deux ans sur un drôle de vélo:

Le Loch Ness a son monstre, les rivières du Chiapas ont leur diplodocus. Je l´ai vu:

A part Matthias le nomade et le diplodocus, cette région est habitée exclusivement par une population d´indigènes (descendants des mayas). Les gens me lancent des "Adios!" pour dire bonjour. Un peu comme les Normands disent "boujou" pour dire au revoir ...

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 122
Kilomètres cumulés: 2015
Départ: 9h00
Arrivée: 19h30
Temps sur le vélo: 8h30
Temps sur la route: 10h30
Vitesse moyenne: 14 km/h
Vitesse max: 52 km/h

Deuxième étape: San Cristobal.
Au début de la journée, mes muscles sont dans le même état que la veille au soir.
C´est mauvais signe ...

Et ça monte. Et ça monte ... et jamais ça ne descend.

Midi approche, puis 13h, j´ai faim, j´ai mal, et pas un petit resto en vue. Normalement, il y en a toujours sur le bord de la route, mais pas là. Il faut dire, à 8 km/h de croisière, la route ne va pas très vite, et le resto tout là-bas là-bas ne s´approche pas à la vitesse que je voudrais. Je peste très (très) fort sur mon vélo. J´ai quelques cookies dans ma besace, mais je veux des bons tacos chauds, un coca frais et sucré à souhait.

Les gens sur la route, dans cette région, se marrent franchement à mon passage. Adultes, enfants, tout le monde se paye une bonne rigolade. La réaction des gens est très variée en fonction des régions (ignorance, salut éberlué, salut envieux, salut amusé, signe d´encouragement, hochement de tête...), mais la rigolade aux larmes, c´est la première fois qu´on me le fait. Ai-je un poisson d´avril dans le dos? Une feuille de salade dans les dents ou un champ de patates sur la joue? Et les gosses me lancent "gringo!" en se marrant. Au début ça me fait rire, mais à la longue, j´ai l´impression d´être un animal de foire.

Arrivé à Oxchuc, enfin. Pause déjeuner au bout de 46 km et 4h30 de vélo, à 10 km/h de moyenne. Comme vitesse, c´est trop bas. Je suis las. Je me remplis la panse, puis je fais du stop pour finir l´étape. A cette allure, à vélo, j´ai peur d´arriver encore de nuit et complètement lessivé. J´ai dépassé mes limites. Je ne manque pas d´entraînement pourtant.

Je finis donc en pick up. Je ne pouvais pas savoir, mais 75% du restant du trajet était de la descente...

Bref, j´arrive à San Cristobal de la Casas, et j´atterris dans une auberge de jeunesse telle qu´on la rêve: un joli patio arboré, un feu de camp le soir, une guitare, un p´tít déj´-buffet, le personnel jeune, local, sympa et souriant, internet gratuit, un toit-terrasse, deux citronniers permettant de rajouter du citron vert dans les bières et les cocktails, et tout plein de backpackers sympas pour partager ces cocktails.

San Cristobal est une ville coloniale, sorte de "Petite Cuzco": ville d´altitude au fond d´une cuvette entourée de montagnes, les jolies ruelles sont pavées, les bâtiments sont coloniaux, les façades de toutes les couleurs, les rues remplies de touristes et de femmes indigènes aux multiples couleurs, et la vie nocturne très active, malgré le froid qui vient avec la nuit.

Je passe 4 jours ici, à profiter, à me reposer, à faire la fête avec le joyeux groupe de backpackers de l´auberge. Une sortie dans le proche et majestueux cañon del Sumidero me donne ma dose de nature et de calme.

Je goûte les tamales, sorte de pains de maïs à la pâte bien compacte, fourrés au poulet, présentés enveloppés dans une feuille de maïs. Ce n´est pas vraiment mauvais, ni vraiment bon, mais ça remplit bien le ventre et c´est original.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 46
Kilomètres cumulés: 2060
Départ: 8h30
Arrivée: 13h30 à Oxchoc.
Temps sur le vélo: 4h30
Temps sur la route: 5h00
Vitesse moyenne: 10 km/h
Vitesse max: 49 km/h

vendredi 10 octobre 2008

Autour de El Chapán

L´endroit où j´ai dormi, El Chapán, à 4 km des ruines de Palenque, est suffisamment perdu dans la jungle pour qu´on se fasse réveiller au petit matin par des "singes hurleurs" qui passaient par là. Pour se faire une idée du cri que poussent ces animaux, il faut imaginer les cris d´agonie d´un énorme ours blessé à mort. Je soupçonne aussi James Cameroun de s´être inspiré des singes hurleurs pour imaginer la bande son lors de la destruction du T-1000.

Les ruines de Palenque sont à mes yeux les plus sympas du Mexique, après Teotihuacan (près de Mexico City). A Palenque, on peut grimper au sommet des ruines, et il y a des corridors mystérieux, des patios, des tombes cachées de dignitaires mayas et des sculptures murales exceptionnelles.

Quelques photos:

Ensuite, direction les cascades de Misol-Ha et Agua Azul.

En grimpant un chemin passant derrière la cascade de Misol-Ha (de 35m de hauteur), il y a une grotte dans laquelle se cache une seconde cascade, plus petite, mais plus amusante car blottie au fond de la grotte, dans la pénombre. Il faut un peu jouer à Indiana Jones, progresser les pieds dans l´eau le long d´un couloir rocheux de plus en plus sombre débouchant dans une cave habitée par des chauves-souris perchées au plafond au dessus d´une piscine naturelle dans laquelle tombe la cascade. J´enfile mon chapeau et mon fouet, heu ... pardon, j´enfile mon maillot de bain (Indiana Jones avait-il un maillot de bain dans ses aventures?), et je vais dans la pénombre flirter avec les remous de la cascade, en nageant à contre courant. Je m´éclate.

Agua Azul. 40 km plus à l´ouest. Changement de décor. Enfilade de plusieurs cascades de 2 à 15 mètres de hauteur le long d´une large rivière. Le site vaut surtout pour sa belle couleur bleue qu´il revêt lorsque ce n´est PAS la saison des pluies ...

Or ... c´EST la saison des pluies... L´eau est donc opaque et verte / brune, mais le site est tout de même joli, et il y a une corde pour jouer à Tarzan. Malgré les conséquences fâcheuses de mon dernier épisode Tarzan en Amazonie péruvienne, j´ai tenté le coup, sans me rompre le cou cette fois.

Un malotru en profite pour me chaparder sournoisement mes tongs havanaïa aux couleurs que j´affectionnais tant. Adieu, veau, vache, tongs.

jeudi 9 octobre 2008

Nicolas Bravo

Alors là !!! Je suis bluffé !!!!!

Qui d´entre vous me plante des panneaux de signalisation "personnalisés" pour m´encourager ???

Cela m´a valu une bonne crise de fou rire, tout seul sur la route !

dimanche 5 octobre 2008

Vers Palenque

Première étape: Hecelchakán

La jungle, toujours la jungle, et toujours la pluie tropicale qui tombe sur ma tête vers 17h00 tous les jours.

Aujourd´hui est une longue étape, mais je remarque que si je me fais une bonne pause à midi, les kilomètres s´avalent plus facilement. C´est pas si surprenant, finalement.

Hecelchakán est un petit village tout simple, et à cause de la pluie récente, c´est les pédales dans l´eau que je pénètre dans les premières rues, inondées, donc.

Les premières maisons ont des toits de chaume et des murs en bois et terre. Les gens ici, comme la plupart dans le Yucatán, dorment ou se prélassent dans des hamacs. Peu de gens utilisent des vrais lits. Les hamacs sont plus confortables, à cause de la chaleur, des moustiques (les hamacs sont traités), et soi-disant pour leurs qualités ergonomiques.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 118
Kilomètres cumulés: 1583
Départ: 10h30
Arrivée: 17h30
Temps sur le vélo: 5h30
Temps sur la route: 7h00
Vitesse moyenne: 21 km/h
Vitesse max: 42 km/h

Deuxième étape: Seyba Playa

Pause déjeuner à Campeche, la capitale de la région, devant la baie. Ca y est, je quitte la jungle et retrouve la mer ! Après les chilaquiles de ce matin (plat typique mexicain du petit-déjeuner à base de nachos, tomates, oignons, etc., et c´est diaaablement épicé, mais c´est pas grave, je peux manger épicé. En même temps? Oui), ce midi c´est un plat typique de l´état du Campeche: le pan de cazón. Sorte de lasagnes, en remplaçant les pâtes par des tortillas et le boeuf par du cazón (dogfish en anglais, et je ne sais pas en français). Voilà, c´était l´épisode culinaire du moment.

Campeche semble être une jolie ville coloniale, mais je reprends la route, non sans avoir visité le "bateau pirate" local ! Un rêve de gosse ! Le BATEAU PIRATE !



Je m´éclate comme un fou sur le bateau, jusqu´à ce qu´un restaurateur du coin me signale que cet ancien crevettier a été retapé, refaçonné façon "pirate" et reconverti en pseudo "bateau pirate" pour sa retraite.

Mon rêve de gosse volant en éclat, mis en morceaux par ce restaurateur trop honnête, je continue jusqu´à Seyba Playa en pensant y trouver une jolie plage. Raté. C´est un village de pêcheurs, la plage est de vase.

Quelques petits oiseaux roses (des flamands roses nains ?) ici et là me consolent.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 95
Kilomètres cumulés: 1678
Départ: 8h15
Arrivée: 15h00
Temps sur le vélo: 5h00
Temps sur la route: 6h45
Vitesse moyenne: 18 km/h (mauvaises routes, plus paysages vallonnés)
Vitesse max: 47 km/h


Troisième étape: Sabancuy

Je continue à longer la mer, parfois verte, parfois joliment bleue, mais jamais vraiment baignable. Sur le chemin, une salade de fruit de mer, mmmmmmh.

Et j´arrive à Sabancuy, localisée sur une immense lagune d´eau douce séparée de la mer par une étroite bande routière que mes roues ont l´honneur d´avoir foulé. Le route continue vers Ciudad del Carmen, qui copieuse, reprend le même principe. Demain, je devrais donc avoir le spectacle de la mer à droite et la lagune à gauche, pendant des kilomètres.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 102
Kilomètres cumulés: 1781
Départ: 8h15
Arrivée: 14h15
Temps sur le vélo: 5h10
Temps sur la route: 6h00
Vitesse moyenne: 20 km/h
Vitesse max: 35 km/h


Quatrième étape: El Chantán (Palenque)

Finalement, changement de programme, je ne vais pas passer par Ciudad del Carmen, afin d´arriver plus vite à Palenque. Deux grosses journées de 120 km chacune m´attendent, mais il me tarde d´être à Palenque.
Voici les panneaux qui jalonnent mon parcours. Il y en a des rigolos:



Les premiers kilomètres traversent des marécages, et des jolis paysages:


Au déjeuner, après 70 km, deuxième changement de programme. Après 6 nuits dans des petits villages depuis le début du Mexique, je décide que j´en ai assez des nuits dans les petits villages pour le moment et que j´ai envie de rencontrer quelques touristes. Ils ont leur charme, les petits villages, mais globalement, c´est:
1. Les pêcheurs dans les bateaux
2. Dans la rue, jouant au foot, des ados
3. Dans les bars, les poivrots
4. Et ... sur son vélo, Nico, qui est à la fois un peu pêcheur, un peu ado et un peu poivrot.

Un pick-up salvateur passe à mes côtés. Je le hèle. C´est un agent fédéral de contrôle du trafic d´animaux et de bois. Je suis en bonnes mains, même si ma mère me dit souvent que je suis "une espèce d´animal" et que j´ai une "tête de bois".

Cet agent fédéral, m´avance de 110 km et me dépose à 60 km de Palenque. Et je suis doublement content qu´il m´ait pris, car les 110 km que l´on a traversés conjuguent tous les mauvaises surprises du cycliste: route dangereuse, travaux, paysages inintéressants et pluie intermittente.

Je reprends le vélo, mais après 30km, un drôle de paysage me donne l´alerte: à droite, des vaches broutent paisiblement dans une prairie verdoyante illuminée par les rayons d´un soleil de plus en plus rasant, flirtant avec les nuages ronds, blancs et souriants. A gauche, les charognards virevoltent dans le tumulte de l´atmosphère perturbée par l´orage qui gronde déjà derrière les nuages noirs, lourds et menaçants.

Ma route va perpendiculaire à la course des nuages, il est donc inéluctable que je passe sous l´averse tropicale.

Sondage: quelle fin préférez-vous ?
Fin numéro 1: on n´est jamais à l´abri d´un miracle, et un bus s´arrête juste au moment où la pluie s´abat violemment, et j´arrive à El Chapán au sec, tout frais après mes 112 km de vélo.
Fin numéro 2: j´ai beau avoir mis mon vêtement imperméable et protégé mon sac à dos, l´orage est d´une telle force qu´après 25 km de plus sous la pluie (ou dans la pluie) je suis trempé jusqu´aux os et mes vêtements dans mon sac sont tous bons pour la machine à laver.

Alors ? Fin numéro 1 ou fin numéro 2 ?

Un indice:


Sec, j´arrive donc à El Chapán, un lieu certes touristique, mais tout petit et très tranquillou, perdu au milieu de la jungle, auprès des ruines mayas de Palenque, avec des petits bungalows cachés ici et là, des petits ruisseaux qui coulent ça et là, une végétation luxuriante dans laquelle on se perd facilement, et un bar pour prendre des margaritas et rencontrer des voyageurs.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 112 (plus 130 en pick-up et bus)
Kilomètres cumulés: 1893
Départ: 8h15
Arrivée: 17h15
Temps sur le vélo: 6h00
Temps sur la route: 9h00 (dont 2h en pick-up et bus).
Vitesse moyenne: 19 km/h
Vitesse max: 40 km/h