dimanche 28 septembre 2008

Vers Merida

Première étape: Cobá
Evidemment, je passe le tiers de l´étape sous la pluie, mais, au moins, les 3 derniers jours, lorsque je sirotais ma margarita sur le sable blanc, le soleil inondait la mer turquoise.

Je me souviens avec ironie que j´ai planifié ce voyage en fonction des saisons. Quel naïf !

Sur le chemin, je croise une tortue de la taille d´une main, candidate au suicide, au milieu de la route. Altruiste, je la prends délicatement pour la mettre sur le bas-côté.
Un peu plus loin, je croise une mygale (enfin je crois), également de la taille d´une main. Curieusement, elle, je la laisse à son bonhomme de chemin, et d´ailleurs, le temps que je sorte l´appareil photo, elle est déjà sur le côté !


Arrivé à Cobá, j´apprends qu´il y a des cenotes dans lesquels on peut nager. Je crois qu´il est inutile que j´en parle, les photos sont suffisamment éloquentes:









Le lendemain matin, réveil à 6h45 pour être à l´ouverture des ruines de Cobá à 7h00 afin de profiter des ruines sans un seul touriste. La grande pyramide de 45m est impressionnante. Je suis effectivement seul, à part ma vieille compagnonne de toujours: la pluie tropicale!


Il pleut tellement que je ne prends pas la route et je passe la journée à Cobà, auprès de son lac aux crocodiles.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 109 (128 avec mon escapade vers les cenotes)
Kilomètres cumulés: 1133
Départ: 8h00
Arrivée: 14h00
Temps sur le vélo: 4h25
Temps sur la route: 6h00
Vitesse moyenne: 25 km/h
Vitesse max: 36 km/h


Deuxième étape: Chichen Itza.

Ces 3 jours de vélo seront marqués par un paysage unique. Dans le sens invariable. Un long ruban asphalté tracé à la règle. A droite: la jungle. A gauche: la jungle. Au milieu: Nico à vélo.


Je pose mes affaires dans un charmant bungalow à Piste, près de Chichen Itza, l´un des sites Mayas les plus célèbres. La pyramide principale est petite (24m), mais extrêmement bien préservée et a la forme emblématique reprise dans les albums de Tintin, Thorgal et les dessins animés de "Esteban, Zia et Thao" (vous voyez lequel je veux dire?). C´est aussi cette pyramide qui emplit l´imaginaire collectif quand on parle de temples mayas.

Il est malheureusement interdit de monter au sommet de la fameuse pyramide. Les autorités mexicaines n´hésitent pas, scandaleusement, à sacrifier le plaisir légitime des touristes sur l´autel de principes abscons de préservation et d´intégrité de ces vestiges archéologiques.

Bien sûr, la pluie tropicale est de la partie.


Infos vélo:

Kilomètres du jour: 107
Kilomètres cumulés: 1259
Départ: 9h00
Arrivée: 14h45
Temps sur le vélo: 5h05
Temps sur la route: 5h45
Vitesse moyenne: 21 km/h
Vitesse max: 34 km/h


Troisième étape: Hoctun.

Après 70 km de vélo, je m´arrête dans le petit village d´Hoctun pour y déjeuner. Au menu, un bon pollo asado.

En discutant avec Martin, le maître des lieux, il semble qu´aujourd´hui soit le dernier jour de la fête annuelle du village. Corrida et bal des caraïbes. Point d´hôtel, mais le Palacio Municipal accueille gratuitement les voyageurs.

Héééé, pourquoi pas ? Une fiesta de village ! Ca va guincher dans les chaumières ! J´interromps donc mon étape pour aujourd´hui. C´est marrant, les rares fois où je m´arrête pour manger dans un resto (au lieu d'un smple picnic), en général, je ne repars pas.

Je pose mes affaires au Palacio Municipal, à côté d´une cellule de prison où il y a un prisonnier qui sent la pisse (la cellule, le prisonnier ou les deux ?). Le Palacio est à la fois la mairie, le commissariat et la prison, apparemment. Pas de lit, mais on m´assure que la nuit venue je pourrai dormir dans une ambulance garée dans le patio du Palacio.

A 18h commence la corrida. La plaza de toros est idéalement située à côté de la jolie église.


C´est ma première corrida. Comment dire? Je n´aime pas les corridas. Avant, je n´avais pas trop d´avis sur les corridas. Maintenant, oui. "Du pain et des jeux". On n´exécute plus les chrétiens ou les esclaves-gladiateurs, mais on humilie les taureaux. On leur attache le bide à la queue (et pourquoi pas les couilles tant qu´on y est?) pour les énerver un peu plus, on leur agite des capes rouges sous le nez pour vite aller se cacher aussitôt, pathétiquement, derrière un panneau salvateur. Les spectateurs balancent des cannettes sur le taureau ou, pire, leur filent des coups de latte à leur passage.

Je suis pas vraiment un spécialiste en psychologie taurine, mais j´ai pas vraiment l´impression qu´ils sont contents d´être là.


Quand le taureau est trop fatigué pour courir, des cavaliers accourent avec des lassos pour le neutraliser, le plaquer au sol et le forcer à se retirer (pas de mise à mort, ouf!). Une fois le taureau sorti, des vendeurs de snacks et de boissons surgissent dans l´arène, comme par magie, de je ne sais où.

C´est la TV-popcorn à ciel ouvert. On s´empiffre en regardant passivement un spectacle abrutissant.
Cela dit, c´est une "corrida de village" avec des toreros non professionnels. Les passes sont très loin d´être élégantes. Il faudrait que je voie une vraie corrida à Mexico ou à Madrid pour avoir un spectacle de maîtres.

Mon ami Martin de la polleria m´a retrouvé je ne sais pas comment et m´offre des bières. Je suis le seul gringo dans le coin, et il est tout content de pratiquer son anglais. Après plusieurs bières (pour moi, mais surtout pour lui - j´en refuse plusieurs), je ne comprends plus rien. La langue anglaise hispanophone et éthylique est difficilement compréhensible, surtout avec la fanfare juste derrière nous.

Le Presidente (maire de la ville) à qui j´ai parlé au Palacio est là aussi. Il offre ses bières à qui vient lui parler. C´est le plus bourré de tous. Il est gros, avec des grosses moustaches, une bonne grosse couperose et une grosse voix bien rauque.

C´est très intéressant, mais je suis bien loin du sympathique et innocent bal de village auquel je m´attendais.

Enfin, la nuit dans mon ambulance fut la plus rock ´n roll jusqu´à présent: recroquevillé sur la banquette arrière dans un palacio assez cradingue après la fête du village.



Infos vélo:
Kilomètres du jour: 76
Kilomètres cumulés: 1335
Départ: 8h10
Arrivée: 12h10
Temps sur le vélo: 4h00
Temps sur la route: 4h00
Vitesse moyenne: 19 km/h
Vitesse max: 33 km/h

Quatrième étape: Mérida.
Courte étape sans histoire. Arrivée chez mon hôte de Couch Surfing: Adam.

La ville est très jolie et les amis d´Adam ont du très bon mezcal ! :-)

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 55
Kilomètres cumulés: 1390
Départ: 7h40
Arrivée: 11h10
Temps sur le vélo: 3h00
Temps sur la route: 3h30
Vitesse moyenne: 19 km/h
Vitesse max: 31 km/h

Cinquième étape bonus: Aller-retour à la plage (Progresso) et retour Mérida.
Progresso a une jolie plage de sable blanc, mais l´eau du Golfe du Mexique, verte, n´égale pas celle des Caraïbes.
La margarita, en revanche, mmmmmmh !

C´est également près de cette plage qu´un certain météorite est tombé, il y a 65 millions d´années, créant un cratère de 180 km de diamètre, aujourd´hui recouvert par la mer.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 75
Kilomètres cumulés: 1465
Temps sur le vélo: 3h30
Vitesse moyenne: 21 km/h
Vitesse max: 36 km/h

Le dernier jour de mon séjour à Mérida, je me fais une courte excursion aux ruines d´Uxmal, dont l´architecture est impressionnante !

mercredi 24 septembre 2008

Que viva Mexicó !

Changement de décor: du pays du rationnement, je passe à une région de gros pick-ups, de fast-foods américains et d´hôtels de luxe tous les 3 mètres: la Côte Est du Yucatán, Mexique.

Playa del Carmen: petite plage au sud de Cancún, longue langue de sable blanc, eau turquoise. Je délaisse les hôtels de luxe pour des raisons purement pécuniaires pour me poser dans un hôtel de backpackers avec toit-terrasse et vue sur la mer, pas loin, à 40 mètres. Mon havre de paix pendant 3 jours. Téquila, Corona, tacos, ceviche, baignades, repos.


Et surtout: 2 plongées dans des cenotes. Dans ma vie, j´ai tourné 31 fois (et demie) autour du soleil, mais j´ai rarement vécu une telle sensation: un cenote est une cave, une caverne, qui s´est formée au fil des millénaires et qui renferme une eau d´une pureté inouïe. Le cenote peut être couvert, ou à ciel ouvert (souvent parce que le "toit" s´est effondré à force d´érosion).

Le travail de l´eau sur la roche donne des formes impressionnantes ; il y a aussi des stalagmites et des stalactites. Et l´eau est bleue, bleue, bleue, mais d´un bleu transparent, un bleu invisible.

Comme on ne voit pas l´eau, cela donne l´impression de voler. J´ai ainsi expérimenté en vrai des sensations si souvent vécues en rêve. Voler au milieu des roches, des arbres morts, des gros cailloux. S´approcher du plafond, flirter avec les stalactites, puis filer vers le sol pour s´arrêter à 10 cm des stalagmites.

(photo piquée sur l´ordi d´un club de plongée local)

Et c´est d´une beauté absolue ! Les rayons du soleil filtrant à travers le "toit" du cenote, et diffractés par la surface invisible de l´eau donnent des impressions de laser dans l´ambiance bleutée de la caverne. On ne sait plus ce qui est au dessus de l´eau, en-dessous, ce qui est vu à travers le miroir de la surface inférieure de l´eau ou en direct.

Mon premier cenote, Angelita, est à ciel ouvert. Les branches mortes tombées au fond du cenote (55m de profondeur) se décomposent lentement ce qui donne un "nuage" de sulfure d´hydrogène de 2 mètres d´épaisseur, opaque, à environ 35 mètres de profondeur. Des branches mortes en sortent ici et là dans une ambiance surréaliste, genre les marécages de Dagobah, la planète de Yoda dans Star Wars. Puis on passe à travers le "nuage" pour se retrouver à 45 mètres dans la quasi-obscurité.


(vidéo récupérée sur You Tube)

Mon deuxième cenote, Tajma-hal, est beaucoup plus vaste, et offre des paysages allant d'Abyss à un film dans l´espace, une succession de cavernes, dans lesquelles on peut parfois faire surface, et des effets de lumières subjuguants.

Retour sur ma plage de sable blanc, j´en profite pour faire réparer ma roue arrière qui a souffert dans l´avion de Cubana, ainsi que ma sacoche de guidon qui a besoin d´un renfort en bois pour ne pas rendre l´âme.

Et c´est fin prêt, après 3 jours de repos, que je reprends la route vers ... Cobá, ses ruines et ses cenotes

mardi 23 septembre 2008

Adios Cuba !

A l´aéroport, je pense avoir atteint mon plus haut degré de pouvoir de négociation en espagnol: dans un avion, prendre 40 kg de bagages (dont un vélo), donc un surcoût d´environ $100 pour le vélo et le supplément poids, pour ... $0. Même pas un bakchich, rien. Ouf ! Cela m´a pris 15 bonnes minutes!

15 jours à Cuba
6 jours et 526 km de vélo
(Total ce jour 1024 km).
Dépense: 47 euros par jour en moyenne.

Je m´envole vers Mexico en survolant les routes faites en vélo quelques jours auparavant.

Je me souviens surtout:
Le Malecon.
La belle Trinidad.
Le grand sentiment de sécurité, ce qui est très plaisant par rapport aux autres pays d´Amérique Latine.
Très peu de circulation, très agréable pour le vélo
Les magnifiques eaux turquoises du Golfe du Mexique et de la Mer des Caraïbes.
Le cyclone.
Les prix trop élevés du tourisme d´Etat.
Le manque de liberté.
La difficulté de rencontrer des locaux et les autres touristes.

(cliquer sur l´itinéraire pour l´agrandir)

lundi 8 septembre 2008

En prison à Cuba

Aller en vacances à Cuba, c´est un peu comme aller en vacances en prison. Une bien belle prison, certes. Mais une prison quand même. De part le fonctionnement de la prison, on peut difficilement avoir des contacts avec les autres tauliers, et les mâtons sont, pour la plupart, pas très sympas, même s´il y a bien sûr des exceptions. Comme toute prison, on n´est pas libre d´aller et venir à sa guise, et il règne une sorte d´apartheid: il y a un quartier de haute sécurité pour les locaux, et un quartier moins sécurisé pour les étrangers, mieux traités (les cellules sont confortables, mais ils doivent payer à coups de dollars leur présence).

Bref, j´y reviendrai...

Ce qui m´occupe le plus l´esprit dans l´avion qui survole la Mer des Caraïbes (on survole la Mer que l´on mérite!), c´est le cyclone qui est annoncé sur Cuba et La Havane.

Tout en pensant au cyclone, je survole les îles Caïmans (au sud de Cuba), de toute beauté, puis La Isla Grande (Cuba) proprement dite. Et ... c´est vert ! TROP vert ! Qui dit vert dit NUAGES. Et qui dit nuages dit PLUIE (parole de Normand)! Moi on m´avait dit qu´il faisait soleil, à Cuba, pas pluie ! Pas bon pour le vélo, ca !

Atterrissage à Cuba: ouf, le cyclone ne nous a pas obligés à nous dérouter. Alors que l´avion décélère sur la piste, je vois près des hangars des avions aux couleurs d´AirLib ! Ils ont refilé leurs avions aux Cubains après avoir fait faillite?

A la Havane, après n´avoir vu mes amis Eric, Yori et leur bébé Jacques qu´une paire d´heures (Eric se tord d´une douleur à l´estomac et s´alite rapidement), je me promène dans les rues et le long du Malecón (bord de mer). Le vent est déjà fort, la mer agitée, des vagues se jettent par dessus la digue pour s´écraser sur la route. C´est le cyclone qui s´annonce.

Les gens font des réserves dans les magasins, la plupart des bureaux ont déjà fermé après avoir barricadé leur vitrine pour la protéger des vents. Dans ma pension, "Radio reloj" donne l´heure toutes les minutes (ça existe donc même en dehors des chansons de Manu Chao) et les news en permanence. Le cyclone est annoncé pour le lendemain matin, 10h.

Extrait de Radio Reloj.
(format amr)

Le lendemain, à 8h30, je change de pension: la mienne, officielle, est trop chère ($35) et j´opte pour une autre à 3 pâtés de maison, réservée aux Cubains (j´entre donc dans l´illégalité), à $20. En transférant mes affaires, j´observe que le vent est déjà fort, des câbles électriques sont déjà tombés (ils ont d´ailleurs coupé l´électricité en prévision des dégâts) et des branches tombent.

Des patrouilles de la garde civile font leur job (ils patrouillent) en annonçant dans leur parlophone les consignes : ne pas sortir de chez soi, ne pas paniquer, ne pas toucher les câbles tombés à terre, etc.

A 10h, le vent tombe. L´oeil du cyclone est relativement proche, mais il ne passe pas vraiment par la Havane. En revanche, une pluie torrentielle s´abat sur la ville. La route devant ma pension est inondée:


Quelques heures plus tard, le cyclone est passé, et le vent se relève et la pluie continue de tomber, plus ou moins fort en fonction du passage des différents "bras" du cyclone. Le soir venu, ca se calme un peu, et je sors pour ne pas devenir fou à force d´enfermement.

De retour dans ma pension, l´ambiance est surréaliste. L´électricité est toujours coupée (et le restera pendant 2 jours), alors on tourne aux bougies au son de "Radio Reloj".

Un cyclone a au moins quelques avantages:
- Pas de bruit tôt le matin, car pas de circulation (tout le monde reste chez soi).
- Pas de bruit le soir (les gens ne font pas la fiesta dans la rue).
- Le bruit de la pluie à la lueur des bougies, c´est romantique.
- La dueña de ma pension me fait des bons petits plats, car les restos et magasins sont fermés.
- Je peux enfin faire tout ce que je n´ai jamais le temps de faire : travaux de couture sur mes affaires détériorées, lecture, étirement de mes muscles endoloris, jouer de la guitare, faire la sieste.

Evidemment, les inconvénients sont infiniment plus sérieux et ont infiniment plus de conséquences dramatiques sur les habitants.

L´électricité est coupée dans tout le pays pendant au moins 2 jours, voire 5 jours dans certaines régions. Les dégâts vont de quelques câbles et arbres au sol, à bien pire: des toits vétustes qui s´effondrent, par exemple, avec des blessés ou des morts. Des problèmes d´approvisionnement, dans un pays déjà dans un système de rationnement. Inondations, routes coupées. L´heure n´est pas à la fête.

Le pays a une double économie basée sur deux monnaies: le peso nacional, utilisé par la plupart des cubains, et le peso convertible, utilisé par les touristes et les quelques cubains qui ont la chance de gagner suffisamment d´argent pour en avoir. Un peso convertible (environ $1) vaut 24 pesos nacionales. En plus d´un toit, de la sécu et de l´éducation, l´état donne à tout salarié cubain entre $10 et $15 par mois. Le prix d´UN mojito sur la Côte d´Azur. Et le prix de QUATRE mojitos à Cuba, d´ailleurs.

Car, contrairement, à ce qu´on peut croire, Cuba n´est pas un pays bon marché. Beaucoup de produits sont très chers pour nous, et hors de prix pour les locaux. Une bouteille d´eau : $0.6. Un litre de lait : $2. Un litre d´huile: $2. Un mojito: $3.

D´autres produits coûtent, pour les cubains et les touristes, relativement peu: céréales, légumes, fruits, sandwiches de rue à $0.04.

La dueña de ma pension s´imagine qu´en Europe, on gagne "au moins" 300 ou 500 € par mois, mais "[elle] ne veut pas savoir exactement".

Les bus, les campings, les trains, les musées sont moins chers pour les cubains, mais tous les autres produits ou services sont au même prix. C´est déjà cher pour nous, alors pour eux ...

Ils ont donc le strict minimum pour vivre (maison, éducation, santé, carte de rationnement, et $15 pour les courses), et ce n´est pas assez, donc quasiment tout le monde a un 2e job, soit pour manger à sa faim, soit pour quelques maigres extras pour ceux qui ont déjà la chance de manger à leur faim. Ils peuvent ainsi doubler ou tripler leur salaire.

Dans la solitude de ma prison dorée, je me mets à penser aux douces soirées dans la chaleur du cocon familial, à Caen ou dans un chouette chalet à Sixt-fer-à-cheval ou dans un accueillant gîte alsacien, avec du Sauternes ou un Saint-Nicolas-de-Bourgueil, auprès d´un feu de cheminée, en compagnie d´un foie gras, que dis-je, LE foie gras, celui qui est tellement bon qu´il constitue parfois le plat de résistance du repas.
Tiens, je deviens nostalgique d´un coup !

Enfin bon, bref, à La Havane, même le lendemain, tout est fermé pour cause de cyclone, donc je me balade pour voir les monuments visibles de la rue, dont le fameux "Hasta Siempre" du Che en face du monument Martí sur la Plaza de la Revolucíon:

Dans tout le pays, on voit du Che Guevara, du Camillo Cienfuegos, du José Martí et du Fidel Castro, avec des slogans du genre:
"La revolucíon es el sentimiento del momento historico"
"La revolucíon es humanidad, solidaridad, desinterés, altruismo, ..."
(c´est joli écrit comme ça !)
"Socialismo o muerte"
"El socialismo es una fuerza mas poderosa que la naturaleza" (en référence aux cyclones... les cubains apprécient je suppose).

Enfin, bon, n´étant pas sûr que les monuments et musées ouvrent le 2e jour après le cyclone, je prends la route.


Vers Matanzas:

Je longe le Malecón, traverse la Havane, prend un ferry pour passer de l´autre côté de la Bahia, je longe les Playas del Este, puis arrive à Matanzas, où la lumière n´est toujours pas rétablie, 3 jours après le passage du cyclone. Pas grand chose à y faire, mais la journée de vélo était chouette.



Infos vélo:
Kilomètres du jour: 106
Kilomètres cumulés: 604
Départ: 9h45
Arrivée: 19h00
Temps sur le vélo: 6h30
Temps sur la route: 9h15
Vitesse moyenne: 16km/h (forts vents contraires, restes du cyclone)
Vitesse max: 46km/h


Vers Cardenas:

Alors que je reprends la route et que je passe (sans m´arrêter) les plages paradisiaques (mais ultra-touristiques) de Varadero, mon esprit vagabonde et ma solitude m´amène à penser à toutes les bonnes choses que j´ai laissées: ma douce Hélène, les bons brunches à Saint-Paul de Vence ou dans le Marais, les moules-frites à Langrune sur mer, les picnics sur la Plage des Ondes, marcher pieds nus sur les aiguilles de pins dans les Landes, entre une partie de Mah-jong et un Ricard bien frais, un plateau de fruits de mer après une bonne pièce de théâtre en charmante compagnie, une journée plage au bout du monde (au bout de la Côte d´Azur en tout cas) à Théoule sur Mer.
On dirait décidément que Cuba me rend nostalgique !

Cardenas est le seul endroit où je rencontre des vrais cubains: la cuisine du resto que j´avais choisi était censé avoir arrêté de servir. J´insiste un peu, et on m´amène un super plat que je prends au bar, à côté de 4 cubains qui picolent et rigolent. On fait connaissance, et on est resté finalement tard après la fermeture du resto, car ce sont des amis du serveur. Ils s´enfilent shot de whisky après shot de whisky (du J&B pur, beuuurk), tout en s´enflammant dans une discussion pour savoir si le Cabernet Sauvignon est meilleur que le Merlot, ou pas !!

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 48
Kilomètres cumulés: 652
Départ: 9h15
Arrivée: 12h30
Temps sur le vélo: 3h00
Temps sur la route: 3h15
Vitesse moyenne: 16 km/h
Vitesse max: 35 km/h


Vers Baños del Aguea:
(près de Corralillo)

Originellement, je devais faire cette étape comme deuxième partie de celle d´hier. Vu la difficulté, j´ai bien fait de m´arrêter à Cardenas hier midi ...

Et je voulais du soleil ? Et bien là je suis bien servi. Le soleil tape, et fort. Il y a aussi toujours ce sacré vent. Mais les étapes sont sympas quand même. Je navigue entre mer turquoise, palmeraies et champs de maïs.


Le but de cette étape était un hôtel de "luxe", ou en tout cas un "wannabe" hôtel de luxe. Piscine, spa, bains de boue, sources thermales. En fait, les nouvelles installations sont en réparation, donc on utilise les anciennes installations, à 400 mètres de l´hôtel, et ... c´est assez roots. Sources thermales dans des bâtiments en ruines avec 3 crabes morts qui flottent à la surface, après avoir franchi un portail rouillé et 400 mètres à pied dans les cailloux, couvert de la boue fraichement appliquée sur mon corps. Les prix, eux, ne sont pas roots du tout. Heureusement que j´ai été à bonne école pour négocier tous les prix (merci Ilhame).

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 83
Kilomètres cumulés: 735
Départ: 7h30
Arrivée: 13h30
Temps sur le vélo: 5h15
Temps sur la route: 6h00
Vitesse moyenne: 16 km/h
Vitesse max: 40 km/h


Vers Santa Clara:
La ville emblématique du Che !

Le vent est tombé. Ouf ! Et le soleil est toujours là.

Après 33 km, je casse un rayon, et la roue se voile. Heureusement que j´ai pris des rayons de secours avec moi, car cette taille n´est pas standard.


Je ne le sais pas encore, mais dans 2 minutes, un rayon se cassera.

Je continue 80 km avec un rayon en moins.

Quand j´étais petit, j´allais m´instruire au Lycée Malherbe de Caen en vue de passer le baccalauréat. Ce lycée est censé être l´un des plus longs d´Europe avec ses 950 mètres de long (presque 1 km). En vélo, lorsque j´ai une longue ligne droite devant moi, pour calculer les distances, je me demande souvent "combien de Lycées Malherbe y a-t-il jusqu´au prochain virage?". Je compte en lycées Malherbe, et pas en kilomètres !

Bref, après 80 Lycées Malherbe de vélo, j´arrive jusqu´à Santa Clara, comme le Che 49 ans et 9 mois avant moi, mais lui dans un bain de sang, et moi, mes roues effleurant délicatement les pavés de la ville.

A Santa Clara, les effets du cyclone sont passés. La vie a repris ses droits, il y a de la musique partout, et la place centrale s´embrase dans une grande fiesta générale. Ma carte bleue ne fonctionne pas dans les distributeurs locaux, et avec $15 en poche et le ventre creux, si je veux être sûr de pouvoir manger le lendemain (sans compter que je suis passablement inquiet), je ne peux participer pleinement.

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 112
Kilomètres cumulés: 847
Départ: 8h30
Arrivée: 16h30
Temps sur le vélo: 6h00
Temps sur la route: 8h00
Vitesse moyenne: 18 km/h
Vitesse max: 37 km/h


Vers Trinidad:

La route entre Santa Clara et Trinidad passe par des montagnes. Les gens avaient l´air affolés ("En serio? Te vas con bicicleta por las montañas?"). Maiiiis non, le sommet local est à 900m d´altitude, Santa Clara doit être à 200 ou 300m, c´est pas 600m de dénivelé qui vont me faire peur !

Oui, mais ce que je ne savais pas, c´est que les 600 mètres de dénivelé, j´allais les faire plusieurs fois. Je ne savais pas non plus que toute l´énergie mise à monter ces raides côtes pendant 50km, j´allais la perdre dans l´usage de mes freins dans une descente finale vers Trinidad de seulement 14 km. Trop raide pour ne pas freiner ...

Et je ne savais pas non plus que le souvenir maintenant lointain du cyclone allait se manifester à nouveau:



Route inondée !! Je l´ai traversée avec le vélo sur la tête. L´eau jusqu´à la poitrine à l´endroit le plus profond. L´aventure, quoi ! Et au moins, j´étais pas emmerdé par les voitures!

Arrivé à la descente finale vers Trinidad, on dirait une piste noire au sports d´hiver: hyper raide, bosselée et pleine de cailloux. Ma roue fraîchement dévoilée à Santa Clara se prend à la fois une bosse et un caillou et cette fois, en plus de voiler la roue, la jante morfle. Sévère. Et une jante abîmée, ca peut vouloir dire roue foutue.

Heureusement, le réparateur, à Trinidad, m´aidera à la remettre à peu près d´aplomb, même si elle est irrémédiablement fragilisée.

Un truc qui est rigolo à Cuba, c´est de découvrir la maison des gens lorsqu´on recherche un réparateur de vélo, un soudeur, un menuisier, une couturière, etc. Ce ne sont pas leur job officiel, juste leur deuxième job, à la maison, après le travail. Ca marche par le bouche à oreille. Si le collègue habite en face, on l´appelle de l´autre côté de la rue : "Enriiiiique ! Alguien con bicicleta !". Du coup je vois l´intérieur de la maison des gens, et parfois, c´est pas joli-joli. Je dis pas qu´il faut que tous aient une cuisine Schmidt avec meubles encastrés et une belle table en chêne dans le salon, mais un minimum de décoration, même manuelle, manque souvent cruellement.

En attendant, je me prends en photo en train de manger une "peso-pizza", une pizza de rue à $0.12:

Trinidad est la plus jolie ville que j´ai vue à Cuba. Mais je suis seul. Et dans cette prison, je ne fais aucune rencontre. C´est désespérant. Et les mojitos sont chers. Et pas forcément bons. Et les musiciens des bars jouent tous les mêmes musiques : "Hasta Siempre", "Guantanamera", "Chan-chan". Pffffff.

Infos vélo:
(Estimations car j´ai cassé le fil de mon vélocimètre au départ de l´étape).

Kilomètres du jour: 90 (?)
Kilomètres cumulés: 937
Départ: 8h10
Arrivée: 16h40
Temps sur le vélo: 6h30
Temps sur la route: 8h30
Vitesse moyenne: 14 km/h (?)
Vitesse max: ? km/h


Vers Cienfuegos:

Finies les montagnes ! Et le vent est cette fois plutôt dans mon dos ! Etape facile entre mer et montagne. Petite balade vers Cienfuegos, donc, avec baignade dans la mer chaude des Caraïbes.

Après la baignade, je reste sur le bord de la route à discuter avec 2 cyclistes français qui ont acheté leur matériel sur place. Donc pas de vitesses et 3 crevaisons par jour. Chacun vit son voyage vélo comme il l´entend.

A la fin de l´étape, c´est une course poursuite entre moi et l´orage qui me suit. J´arrive à Cienfuegos, sec, et l´orage éclate 1h plus tard.
Score: Nico : 1 / Orage : 0

Cienfuegos et au bord d´une bahia, avec une longue et étroite presqu´île. Je choisis une pension avec terrasse au bord de la bahia.

Au petit-déj, vue à droite:


Et vue à gauche:

Pas mal, non ?

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 87
Kilomètres cumulés: 1024
Départ: 9h45
Arrivée: 15h45
Temps sur le vélo: 4h30
Temps sur la route: 6h00
Vitesse moyenne: 19 km/h
Vitesse max: 48 km/h


Retour à la Havane:

Je rentre à La Havane en bus, pour profiter de la capitale avant de quitter le pays.

Je m´installe dans une pension dans la vieille ville, en voulant profiter de la vie nocturne locale, qui s´avère très décevante. Les rares chalands des bars désertés sont des gringos. Je m´exile donc vers ma casa illégale de l´ouest de la ville, à Vedado.


A cet instant du séjour à Cuba, j´avais le moral assez bas, et j´étais très en colère contre le pays, le manque d´amabilité des habitants et la difficulté de rencontrer des locaux et des touristes (voir plus bas).


Lors de mon exil vers Vedado, le long du Malecón, je rencontre Rebecca, une anglaise à vélo, habituée de l´Ile, qui me fera passer les 2 derniers jours en compagnie de ses amis cubains. Salsa dans une disco sans touristes, à l´extérieur et au bord de la mer. Bon dîner à la maison (la VRAI maison, de VRAIS gens, pas les paladares, pseudo "chez l´habitant") avec le poisson acheté le matin par Rebecca. Puis le lendemain on a fait les courses dans un supermarché pour nous refaire un deuxième bon dîner à la maison et se finir au rhum sur le Malecón au bord de la mer. La vraie vie, quoi !

Bon, ces cubains-là sont un peu plus riches que les autres. Ils sont coiffeurs, et rien qu´en pourboire, ils gagnent en 2 jours le salaire mensuel moyen de leurs compatriotes. Et ils préparent leurs papiers pour, l´année prochaine, émigrer aux Etats-Unis rejoindre leurs parents. Son père à elle habite à Miami et est marié à la fille de Korda, le photographe de la révolution, celui qui a pris le cliché de Che Guevara célèbre dans le monde entier, essentiellement sous forme de t-shirts monochromes. Korda n´a pas touché un pesos, même nacional, de royalties. Hé, on est révolutionnaire socialisme ou on ne l´est pas !

Alors, pourquoi étais-je en colère contre ce pays?

Tout est contrôlé par le régime. Les touristes ont très peu de liberté et les locaux encore moins. On ne peut pas aller et venir comme on veut. Certains produits sont prohibés à la vente (boeuf, homard ...).

Le pays est très cher. Minimum $15-20 dollars la nuit après négociation (prix de départ souvent $30). $25 à La Havane. Et on ne peut pas dormir où on veut. Les locaux sans licence n´hébergent pas facilement les touristes, car ils ont très peur (j´ai essayé). Les transports, pour les touristes, sont 25 plus chers que pour les locaux. Idem les musées. Les repas sont soit hyper cheap ($0.2) et à la limite du mangeable, soit très chers ($8-10), et juste passablement corrects.

La plupart des gens (sauf exceptions, évidemment) avec lesquels on est en contact en tant que touristes ne nous parlent pas: ils nous aboient dessus. Et en anglais. Même pas "bonjour" avant d´aboyer. On dirait des français. Les locaux de la rue qui harcèlent le passant sont très très tenaces, ici. Bien plus que dans les autres pays. Ils n´hésitent pas à traverser la rue et à nous poser une même question 6 fois s´il le faut ("you want cigar, you want cigar, you want cigar, you want cigar, you want cigar, you want cigar?"). Six fois, c´est pesant. Les hôtes des pensions ne sont pas toujours très sympathiques. Et on nous vend ce système de pensions comme une façon de rencontrer des vrais locaux. Mon oeil. Ces locaux-là sont corrompus, gâchés par un contact quotidien avec les gringos que nous sommes et sont bien loin des "vrais locaux". Et ces pensions ayant 2 ou 3 chambres, pas plus, il est très difficile de rencontrer d´autres touristes. L´alternative ? Il n´y en a pas. Pas d´hôtels de backpackers ici. Ou alors les hôtels de luxe à $400 la nuit ...

C´est l´apartheid ici: il y a les hôtels pour cubains et les hôtels pour touristes, itou pour les pensions, les bus, les campings. Et les vases ne sont pas communiquant. De la ségrégation à l´état brut.

Quand on se rend dans un endroit traditionnellement fréquentés par les cubains (principalement les stands de glaces ou les fast-foods de rue), on nous regarde bizarrement au lieu de nous sourire et de nous aider dans cet environnement inconnu.
Un exemple, un seul: vers la fin du séjour, à mon retour à La Havane, après une première nuit dans ma pension, à 8h30 du matin, j´annonce au propriétaire que finalement, je ne resterai pas une seconde nuit. A 13h, en rentrant récupérer mes affaires (que j´avais bien empaquetées et mises dans un coin à 8h30) pour émigrer dans les quartiers ouest, la femme (qui mène en fait la boutique) m´interdira l´accès aux toilettes et me mettra littéralement à la porte en 2 temps 3 mouvements d´une façon des plus désagréables. Au bout d´une journée de tels comportements en série, je n´en pouvais plus!
Je ne blâme pas vraiment les Cubains ; je pense que moi aussi j´aurais l´humeur austère si je devais subir un tel régime, d´autant plus après s´être pris un cyclone dans la tête.

On peut toujours briser les règles, mais c´est long, usant, pénible, et c´est généralement une situation peu satisfaisante. Payer le ferry 1 peso au lieu de $1 à Cienfuegos, refuser le surcoût prohibitif pour le vélo dans le bus, négocier une pension de $35 à $15, etc.

Et pour finir, tout n´est pas négatif: La Isla Grande est magnifique, certains cubains sont très sympas et pas intéressés, le style colonial a besoin d´un coup de frais mais c´est magnifique ! Le pays est extrêmement sûr, et c´est bien reposant de ne plus être sur la défensive en permanence. Et c´est ici que j´aurai pris le plus de (belles?) photos et écrit un récit aussi long (n´est-ce pas, ceux qui ont réussi à lire jusqu´ici?).

Bref, Cuba n´est pas un pays pour routards, mais c´est tout de même très intéressant d´observer un régime tel que celui-là avant, qu´éventuellement, un jour, il disparaisse. Je suis évidemment très content d´être venu, même si ce n´est pas mon pays préféré pour rencontrer des gens.

En fait, il ne manque qu´une chose à Cuba: une seconde REVOLUCION !


Toutes les photos:
https://get.google.com/albumarchive/106721610106696768468/album/AF1QipOPkFEtEaiUWRHXNbaB9Cg7XThTbPc3qo6IN_QN

dimanche 7 septembre 2008

Ecuador está chévere: ¡hasta luego!

De retour à Guayaquil, je retrouve Kahyda et ses amis. A peine arrivée, je suis emmené "de force" dans un parc très joli au bord d´un lac merveilleux pour picniquer, jouer au foot et jouer de la guitare et finir avec un bon dîner chez Kahyda, qui ouvre une bouteille de bon vin (un malbec argentin, année 2002). Qui dit mieux ?

Ce concept de Couch Surfing, en plus de dormir gratuitement, permet de se faire des amis partout très facilement !

Mais, dès le lendemain, c´est la fin de l´aventure équatorienne. A 6h20 du matin, je prends l´avion sur TACA airlines, pour La Havane, via Panama City.

Et là c´est l´assommoir: je dois payer $27 de taxe d´aéroport (ça c´est courant et normal), $20 de carte "touristique" pour Cuba (bon, pourquoi pas) et surtout TACA me fait payer $112 pour le transport du vélo, que j´avais pourtant, chose unique à ce point de l´histoire, pris soin d´envelopper dans un carton à vélo prévu pour ! Tous mes pouvoirs de négociation n´y pouvant rien, c´est coléreux et sans un sou que je prends l´avion (mais je me rattraperai au départ de Cuba, à suivre ...).

L´avion décolle, et c´est alors que, pour la deuxième fois, le cône parfait du Cotopaxi m´apparait pendant 10 petites minutes:


(vue d´avion)

Emu, je dis au revoir à l´Equateur et à ses fameux volcans, avec un goût d´inachevé. Ecuador, volvere pronto! Je n´ai pas passé assez de temps dans ce pays magnifique et accueillant.

20 jours en Equateur
5 jours et 290 km de vélo
(Total ce jour : 493 km)
Dépense: 74 euros de moyenne.
(Normal, la durée est courte et j´ai pris 3 avions. Sans compter les avions, la moyenne est de 48 euros).

Oulàlà, décidément, je ne voyage pas vraiment low-budget pour le moment ... Mais le principal, c´est que j´en profite !

De l´Equateur, je me souviens surtout:
- Gentillesse, accueil et sourire des Equatoriens
- Requins, tortues et otaries des Galapagos.
- Vue magnifique et omniprésente sur les nuages qui me cachent les volcans.
- Moyenne des dépenses qui restera, j´espère, le record du voyage.

(cliquez sur l´itinéraire pour l´agrandir)