vendredi 27 février 2009

Chutes d´Iguazú (et vrai dernier jour de vélo)

Alors que j'arrive au poste frontalier à l'entrée en Argentine, un dilemme cornélien se pose à moi: vais-je à gauche avec les voitures particulières, ou à droite avec les transports en commun? Les douaniers n'ont visiblement pas pensé aux vélos:


Je traverse donc la frontière. L'Argentine !! Buenos Aires, la Patagonie, les glaciers, la Terre de Feu, le tango, les viandes délicieuses, les gauchos (cow-boys, éleveurs), les chutes d´Iguazú ! Youpiiii ! De quoi me consoler de quitter le Brésil !

Et puis enfin ! ça y est ! Je peux à nouveau converser normalement avec les gens autour de moi ! Après 7 semaines de handicap linguistique, ça fait du bien.

Autre surprise: depuis 3 mois, autour de l'équateur, la nuit tombe à 17h30. Mais en Argentine, à cette époque de l´année, le jour dure jusqu'à 21h. Que c'est agréable !

D´autre part, à Puerto Iguazú, je retrouve Irene, la voyageuse hollandaise rencontrée au lac Atitlán au Guatemala avec qui j´ai passé 10 jours au Nicaragua. On va faire à nouveau un bout de chemin ensemble.

La séparation entre le Brésil et l'Argentine est matérialisée par le fleuve Iguazú. Les chutes éponymes, impressionnantes, peuvent donc être admirées des deux côtés.

Le premier jour on se rend donc du côté brésilien, en vélo. Et le deuxième jour, du côté argentin, en bus.


Les chutes d´Iguazú sont vraiment impressionnantes. Un peu comme le Grand Canyon: on peut prendre toutes les photos du monde, mais il faut y être pour de bon pour réaliser le gigantisme du lieu. Ce n'est pas tant la hauteur des chutes, mais plutôt leur nombre, la force de l'eau, et puis c'est joli comme tout.
Côté argentin, il y a l'île San Martin, sur laquelle on sort des sentiers battus pour nous rendre au bord d'une lagune créé par quelques chutes. L'accès est interdit, difficile, et donc arrivé au bord de la lagune, on est seul au monde, et c´est magique ...



De temps en temps, quelques animaux croisent notre chemin:


A Porto Iguazú, je parviens à vendre mon vélo pour 500 pesos. Ca n'a pas été facile, car cela représente une sacrée somme ici.

C'est donc la vraie fin du vélo.
5000 km en 59 jours de pédalage.
Une vitesse moyenne disons de 18 km/h, soit 280 heures de pédalage ininterrompues.
4h30 de pédalage par jour en moyenne.
85 km par jour en moyenne.

Photo d´adieu à mon fidèle destrier pendant 7 mois ...

Je quitte le vélo avec une petite larme. A vélo, chaque jour, chaque instant est une aventure. Une impression de liberté intense, la joie de l´incertitude (où vais-je dormir ce soir ? Suis-je sur la bonne route ? Quelles sont les conditions météo ? Quel est l´état de la route ? Une bifurcation, quelle direction choisir ?). A vélo, le choix est une activité permanente, on contrôle son itinéraire à tout moment, on va où l´on veut, on s´arrête où l'on veut, quand on veut, on fait plus de rencontres inattendues.

Je n'ai aucun regret, au contraire: je suis très content d'avoir choisi ce moyen de voyager pendant toutes ces semaines, et je suis maintenant content d'entamer une nouvelle phase dans mon voyage, sans le vélo.

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