jeudi 30 avril 2009

Ciao Argentina !

Et voilà, l´Argentine, c´est fini ! 2 mois quand même !

64 jours en Argentine.
1 jour et 50 km de vélo (!)
Dépense: 36 euros par jour en moyenne.

Ce dont je me souviens le plus:
- Les grandes étendues de la Patagonie.
- Les montagnes multicolores du nord-ouest.
- Les glaciers (Grey et Perito Moreno).
- Les chutes d´Iguazú.
- L´ambiance plus européenne qu´américaine des grandes villes.
- Enfin des bons repas (locros, empanadas, humitas, bife de chorizo, ravioli et pâtes...).

Itinéraire effectué en Argentine et au Chili:

Toutes les photos de l´Argentine et du Chili:
Argentine-Chili

lundi 27 avril 2009

Autour de Salta ...

... ou le Grand Nord argentin.

Nous avions été bluffés par le sud Argentin, notamment la Patagonie !

Mais le nord de l´Argentine est encore plus envoûtant. Des montagnes aux minéraux multicolores sous des sommets enneigés. Des animaux moins sauvages que leurs cousins du sud. Des grandes étendues sauvages. Des salars d´un blanc immaculé. Le tout sans le froid et le vent des territoires austraux, et avec le charme des populations indigènes (d´origine indienne) en plus.
Toutes ces merveilles se découvrent autour de Salta, dans la vallée Calchiaquíes, le canyon de Cafayate, la vallée de Purmamarca et le canyon de Humahuaca.

On loue une voiture pour 5 jours pour aller à Cachi, à Cafayate (où l´hôtel Ruta 40 nous accueille sur les matelas les plus confortables d´Amérique du Sud), à San Antonio de los Cobres et Purmamarca.

Nous sommes bien dans les Andes : les routes serpentent à 3500 mètres d´altitude, au milieu des lamas et des villages indigènes où les villageois (de très petite taille) mâchent des feuilles de coca pour éviter le mal d´altitude (nous aussi d´ailleurs). Les maisons sont en adobe (briques en terre séchée), les vêtements sont de plus en plus traditionnels. Le nettoyage des rues se fait à la main, à l´aide de feuilles de palmier séchées faisant office de balai. Les Carrefour ultra-modernes des villes font place aux petites épiceries sombres aux étagères bancales sur lesquelles se battent 2 ou 3 conserves périmées au milieu de baguettes rassies ("pan francés"), et aux marchés traditionnels aux légumes de toutes formes et de toutes couleurs, où les très jeunes vendeuses, entre deux clients, donnent le sein en public à leur progéniture.

La vie s´écoule lentement, tranquillement. On n´est pas pressé: demain viendra bien assez tôt. Pas de doute: on s´approche de la Bolivie ; on est au coeur de territoires andins. Ca fait du bien de quitter le monde aseptisé de l´Argentine moderne et de battre la poussière des Andes.

Une particularité du coin: les "cardónes", cactus endémique du nord argentin et chilien (et sud bolivien). Son bois est utilisé pour la fabrication de meubles et de portes.

Dans la vallée Calchiaquíes, le deuxième jour: crevaison !! Heureusement, la roue de secours est saine, et une gomeria (le Géo-Trouvetou présent dans chaque agglomération) du coin nous répare même la roue crevée pour 12 pesos. Ouf ! L´agence Hertz n´y verra que du feu !

A Cafayate, un couple d´Argentins voyageant en vélo nous invitent à leur asado (barbecue) que l´on déguste en papotant de voyages, de vélos, de différences culturelles, de crises économiques passées et présentes, de Cuba ...

Le canyon de Cafayate est une succession de formations géologiques étonnantes. Un immense "amphithéâtre" rocheux possède une acoustique hors pair:


On passe sans trop s´arrêter à San Antonio de los Cobres, ancienne ville minière déchue, poussiéreuse et déprimante, loin de tout et à 3800 mètres d´altitude, dont le seul mérite est d´être le terminus du fameux "Train des nuages" (Tren a la nubes). On croise cependant des touristes inattendues:

Après San Antonio, on fait les fous dans le salar Salinas Grandes: en voulant sortir de la piste peu carrossable, on s´embourbe sérieusement ! Après quelques essais infructueux de désembourbement, on se rend à notre triste sort: revenir à pied sur la route principale et attendre patiemment le passage hypothétique du prochain camion qui voudra bien s´arrêter pour nous tirer d´affaire. Problème: il est déjà 17h30, la nuit tombe à 18h30 et les nuits sont froides, à 3400 mètres d´altitude ! Providence: un camion nous rejoint avant même qu´on ait eu le temps de faire 300 mètres vers la route ! En presque moins de temps qu´il ne le faut pour l´écrire, il nous remet les roues sur la piste !



A Purmamarca, la fameuse montagne aux sept couleurs nous émerveille les sens. A Tilcara, on piquenique seuls sur un rocher au fond d´un canyon ensoleillé. Et enfin Salta, où la spécialité semble être les délicieuses pâtes et raviolis maison (et où l´hôtel Salta Por Siempre très confortable), fut notre base avant et après ce périple de 5 jours.






Quelques liens Wikipedia pour plus d´informations sur:

samedi 18 avril 2009

Bariloche - Mendoza - Cordoba


A Bariloche, donc, c´est pluie, pluie et re-pluie.

C´est dommage, car cette région (la région des lacs) est censée être magnifique. Au lieu de paysages superbes, le programme se compose de repos, jacuzzi, massage, restos. On profite à fond de notre superbe hôtel-spa "Tango Inn Soho".

Comme le mauvais temps est général sur toute la Patagonie et la région des lacs (argentine et chilienne), on remonte directement vers Mendoza, la région des vins.


A Mendoza, on sort de l´hiver pour retrouver des températures beaucoup plus clémentes (24 à 28 degrés) et surtout un grand ciel bleu.

Là, on continue notre programme de repos-resto (dans l´un des meilleurs hôtels backpacker de mon voyage: Damajuana), entrecoupé d´une visite d´une bodega (domaine viticole) et d´une journée dans les Andes en voiture de location, qui nous amène aux abords d´un lac magnifique d´abord, puis en vue du plus haut sommet des Amériques (6950m): l´Aconcagua.




Et surtout, on passe devant une auberge qui porte un nom qui me dit quelque chose ...


Puis nous filons à Cordoba (12h de bus). Nous sortons enfin des ghettos touristiques (Calafate, Bariloche, Mendoza) pour respirer l´air d´une ville étudiante où chaque coin de rue abrite une librairie, un club de musique, un resto végétarien aux prix d´une cantine, un parking de scooters, un cinéma d´art et d´essai.


On a l´agréable impression de mener une vie urbaine normale (sauf que c´est dimanche tous les jours). On sort dîner, ou on sort voir un petit spectacle voix et guitare, on va au théâtre, on se promène en ville, je m´offre une séance pédicure, on prend un cours de salsa, et on croise l'ombre d'un monstre:



vendredi 17 avril 2009

Ecolo? Moi? Jamais !


"Tu roules à vélo, alors tu dois être écolo?"

C´est parfois ce qu´on me demande, dans ma vie de salarié, à Nice.

Et bien non ! Je ne me sens pas écolo du tout. Bien sûr, je roule à vélo, je trie (un peu) mes déchets, et j´utilise les transports en commun. Mais cela ne fait pas de moi un écolo.

Il y a très peu de vrais écolos d´ailleurs. Un parisien fraîchement débarqué au Brésil joue au politiquement correct en se demandant si c´est bien écologique de faire du buggy dans les dunes environnantes. Mais il oublie de se demander si c´est bien écologique de faire du 4x4 (climatisé bien sûr) dans Paris.

Moi, mon 4x4 à moi c´est l´A320 qui m´emmène à Madrid, Rome ou Londres lors de mes jours de RTT (l´avion moyen-courrier est le moyen de transport le plus polluant, avant la voiture individuelle). C´est les tomates que j´achète parfois en hiver. Les lessives que je rejette dans la nature. Mes vêtements arrivés de Chine, et les oranges de Floride.

Le fait même de payer des impôts rend tout contribuable non-écologique: ces impôts financent des autoroutes, des programmes spatiaux, des essais nucléaires... Vivre en France et payer ces impôts implique l´assentiment (au moins passif) de la politique non-écologique de nos gouvernements.

Même Al Gore, est-il écologique, à dispenser sa propagande à travers le monde en se déplaçant en avion ou en chaussures de sport Nike?

Nicolas Hulot, est-il écologique, avec sa Fondation sponsorisée par EDF, TF1, L´Oréal, et comptant Norauto, Autoroutes du Sud de la France, Bouygues Telecom parmi ses partenaires ! Et incite les internautes à laver leur voiture dans les stations de lavage...

Alors, oui, faire attention à sa consommation d´eau, d´électricité, recycler, c´est bien. Ne pas utiliser de lingettes, faire attention aux produits toxiques, acheter des produits de saison, utiliser les transports en commun, c´est utile. C´est un bon départ. Mais ça reste une goutte d´eau que l´on verse dans un océan de vin en se faisant croire que le monde aura moins la gueule de bois en se réveillant au son de sa propre implosion.

Les actions les plus importantes - celles qui changeraient vraiment les choses - devraient être mises en oeuvre par les gouvernements: promouvoir (vraiment) les transports en commun, interdire les produits à l'empreinte environnementale trop importante, interdire les comportements industriels irraisonnés sont une poignée d'exemples parmi une longue liste de mesures qui devrait tomber sous le sens.

lundi 6 avril 2009

La légendaire Ruta 40

Tout fout le camp ! Non seulement j'ai accepté de louer une voiture pour faire la remontée de la Patagonie par la légendaire Ruta 40 (Argentine) et la Carretera Austral (Chili), mais PIRE ! C'est moi qui ai eu l'idée !! En voiture !!

Blague à part, cette remontée promet la traversée de paysages immenses, désolés, grandioses.

On rencontre 2 Belges sympas (Antoni et Aude) avec qui on partage la voiture. Et c'est parti ! On se donne une semaine pour passer de El Calafate à Bariloche, en pensant rouler tranquillement, lentement.



Ha ça ! On roule effectivement lentement. Très lentement ! La Ruta 40 et la Carretera Austral sont des routes de pierres et de boue, extrêmement difficiles. On doit parfois rouler à 25 km/h. Il faut soigneusement choisir son côté pour rouler plus facilement, souvent dans les traces des autres véhicules. C'est parfois mieux du côté gauche. En 3 jours, le dessous de la voiture est tout cabossé à force de se prendre des cailloux. Les enjoliveurs deviennent très abîmés. Un câble de frein se décroche, et je le répare avec un gros fil de fer rouillé:

Mais les paysages sont un bonheur. De longs paysages déserts, parfois monotones (la pampa argentine), parfois variés (les canyons et les lacs côté Chilien, surplombés par les hauts sommets andins). Il y a plein d'animaux rigolos qui traversent la route: des rheas (sortes d'autruches), des huemuls (sortes de daims) et des guanacos (sortes de lamas). On voit aussi, sur une petite lagune, une demi-douzaine de flamants roses aux ailes rouge sang.

Quelques photos des animaux (il faut parfois zoomer):

Certains paysages ressemblent un peu aux états du Nevada / Utah / Arizona (Death Valley, Monument Valley, Grand Canyon), mais il fait 8 degrés au lieu de 46 degrés ...

On croise parfois seulement 2 ou 3 autres véhicules dans la journée. On traverse des petits villages posés au milieu de nulle part.

On dort dans des chalets/bungalows en bois, souvent avec une cheminée comme seul chauffage. Le soir, c'est très chaleureux. Le matin, le foyer ardent n'est plus qu'un tas de cendres froides que je ranime avant le réveil des autres. On dort aussi dans des ranchs touristiques (estancias turisticas), où l'on nous prépare de l'agneau fraîchement abattu dont la peau ensanglantée sèche au soleil et au vent:

Après 3 jours de pampa interminable, on passe au Chili et on s'approche des hauts sommets andins. La jonction entre la Ruta 40 et la Carretera Austral passe le long du deuxième plus grand lac d'Amérique du Sud, et ce sera les plus beaux paysages de ce voyage en voiture: le lac Buenos Aires pour les Argentins (appelé lac General Carrera au Chili) nous offre des vues magnifiques aux couleurs improbables.

Des eaux bleues, vertes, bleues-vertes, parmi la végétation aux couleurs automnales surplombée par les sommets enneigés des Andes naissantes.

Cette région chilienne est aussi particulière pour ses habitants, tous très sympathiques, et enthousiasmés par la beauté de leur région. On a même joué au ping-pong avec les douaniers !

Et le meilleur bife de chorizo (un bon gros steak) se trouve au restaurant A Punto dans la ville d'El Bolson:

Au bout de 8 jours, on arrive à Bariloche, sous la pluie, avec 2300 km au compteur. Ça y est, la Patagonie, c'est fini ! Nous voilà maintenant dans la région des lacs. Mais le mauvais temps persévérant, nous n'en profitons malheureusement pas, et on file directement beaucoup plus au nord, à Mendoza, où nous attendent 28 degrés !!

Un regret: à notre passage à El Chalten, il faisait un mauvais temps général, et nous n'avons donc pas pu voir le sommet Fitz Roy.

Un soulagement: j'ai rencontré de nombreux cyclistes sur cette route, et tous ont l'air d'en baver sévèrement. Pluie, vent, pierres, froid, dures montées, cette région tient toutes ses promesses... Ils sont fous ces cyclistes !

samedi 4 avril 2009

20% de travail en moins

Certains me disent "oui, heu, tout ca, toi tu as de la chance, tu voyages et tu ne travailles pas".

Bon.

Oui, c'est vrai. Mais pour faire taire les jaloux, je me suis livré à un petit calcul intéressant: un salarié normal travaille environ 35 heures par semaine. Or, il y a 188 heures dans une semaine. Le salarié normal travaille donc 35 heures sur 188, c'est à dire environ 20% du temps disponible.

Moi je travaille 0 heure sur 188, c'est à dire 0%.

Je ne travaille donc que 20% de moins que vous. C'est pas tant, 20%.

Na!

vendredi 3 avril 2009

La Patagonie

Brrrrrrrr, il fait froid !!

Ça y est, après 8 mois d´été, j´ai atteint le froid. Ici, c´est encore l´été pour 10 jours, mais on sort déjà les gants, la polaire et les grosses chaussettes. Les gens portent des bonnets et des gros anoraks. Une ambiance de sport d´hiver. Dire qu´il y a quelques jours je me dorais la peau sur les plages brésiliennes.

Mais la cause est juste: la Patagonie nous attend ! De grandes étendues sauvages, des animaux bizarres, des glaciers, les hauts sommets andins, un ciel d´un bleu Saint-pétersbourgeois, un vent Patagonien ...

Premier arrêt à Puerto Madryn, et la Péninsule Valdés (le 12 mars). Une réserve animalière battue par les vents et habitée par des otaries, des éléphants de mer, des pingouins. Le ciel est immense et pur. J´assiste à un lever de soleil magistral sur la plaine ouverte et offerte.

On y croise aussi des guanacos, sortes de croisés entre un alpaca et un lama ; des rheas, qui ressemblent à des autruches ; des huemuls (petits cousins des daims) sur le bord des routes.


Et surtout des orques, qui viennent bouffer les otaries sur la berge, à marée haute. Lors de nos balades sur la péninsule, on voit tout ça, pris en stop par 2 Argentins sympas en tourisme dans le coin. Mais les orques, on ne les aura vus que croiser au loin, pas venir se restaurer sur la plage.

La péninsule est aussi le lieu du dernier bain de mon voyage. Une température de Normand:
Et puis pour changer un peu des superbes photos, voici une petite série de photos dans des situations de la vie terre-à-terre du voyageur:
Je recouds mon jean dans le bus

Puis je pionce un peu

`
Lost Highway


Au téléphone pour organiser une excursion

Je m´ennuie en voiture (mais non, en fait c´est mis en scène)

Le soleil sort, je me remets en tongs


Deuxième arrêt, Puerto Natales, au Chili (le 14 mars). La base pour le fameux parc national Torres del Paine.

Pour y arriver, 20h de bus le long de routes droites, interminables au milieu de paysages grandioses mais monotones de la Patagonie. Le ciel toujours aussi pur, les villes-champignons sorties de nulle part (enfin... sorties du tourisme et du pétrole), une impression de bout du monde. Le bout du monde, on y est presque, d'ailleurs: nous sommes aux portes de la Terre de Feu, Ushuaia n´est qu´à 500 km et l´Antarctique à 1500 km.

Dans le parc national, on est parti pour six jours de rando sous tente. Six jours de mix entre du soleil, de la pluie, des lacs verts, des lacs blanc laiteux, des lacs bleus, de la neige, des glaciers d´un bleu irréel, des icebergs à la dérive, des sommets enneigés, des rivières et des chutes d´eau et parfois un vent contre lequel on marche en luttant farouchement.
Les 3 tours

Un lac blanc-bleu

Le vent crée parfois sur les lacs des mini-tornades d´écume dans lesquels se forment des arcs-en-ciel. Magique !

Un gros glaçon pour le pastis

Le glacier Grey

Le glacier Grey

Un être étrange rencontré sur le chemin


Et puis des scènes de campings classiques:




Troisième arrêt, El Calafate et le glacier Perito Moreno (le 24 mars). On loue avec un autre couple une voiture pour nous rendre au glacier avant l'arrivée des cars de tourisme. Lever 6h du matin, une heure de route, et on peut observer, dans le silence, ce géant de glace durant le lever du soleil. Pendant trois heures, on est fascinés par les blocs de glaces énormes qui se détachent régulièrement pour tomber avec fracas dans le lac, dans une gerbe d'écume impressionnante.