lundi 19 janvier 2009

Vers Jericoacoara

A São Luís, dans une boulangerie française, j´aborde un gars qui a l´air d´un touriste sympa. Bingo ! Il EST sympa ! Normal, il est brésilien. Lucas vient de São Paulo et visite sa famille à São Luís. Puis on se fait aborder par trois françaises, Laure, Emilie et Leila. Ensemble, on se balade dans les rues coloniales de São Luís dont les façades et les azulejos auraient besoin d´une sérieuse restauration.

Puis on passe l´après-midi à la plage à faire les andouilles. C´est l´anniversaire de Leila, alors on enfile les caipirinhas. Et les caipirinhas brésiliennes sont bien dosées en cachaça. Hips ! A la vôtre! On finit donc en bain de minuit dans la piscine de l´hôtel des filles. Au moins on n´a pas eu besoin de faire sécher le maillot de bain.



Le lendemain, je devais reprendre la route en vélo, mais les caipirinhas ont eu raison de ma condition physique, et je suis les filles en bus jusqu´à Barreirinhas. Sur place, un guide sympa, niçois et libanais d´origine, mais brésilien d´adoption depuis 40 ans, connait la région sur le bout des doigts, a vécu avec des indiens dans la forêt, etc. Mais il ne la ramène pas. Il a plein d´histoires à raconter mais seulement si on lui pose des questions. Il parle parfaitement français, anglais, espagnol, portugais, un peu arabe ... Un crocodile dundy sympa.

Avec lui, on parcourt le parc Lençóis Maranhense en 4x4. Un paysage immense de dunes de sable blanc. Le sable est rendu imperméable par une sous-couche de sédiments argileux, et le parc est normalement très beau à la saison des pluies lorsque les cuvettes forment des lagunes cristallines. Mais là il n´a pas plu depuis un moment, et les lagunes font triste mine. Les dunes en revanche, sont magnifiques.
Le lendemain, on descend en bateau la rivière jusqu´à Caburé, pour avoir une autre vision du parc Lençóis. Un paysage magnifique composé de rivières, de forêts, de dunes de sable blanc et blond ... On emprunte parfois des bras secondaires au milieu des mangroves habitées par des termitières énormes. Un arrêt providentiel nous permet de boire une petite eau de coco:

Des touristes brésiliens sont avec nous dans le bateau. Les brésiliennes sont comme on les imagine: métissées, un large sourire, le soleil dans les yeux, la peau cuivrée, les cuisses et le fessier massifs, et courtement vêtues.
Désolé, les gars, pas de photo de brésiliennes courtement vêtues. Mais ce palmier est pas mal, non?

A Caburé, un 4x4 nous attend, et c´est le début d´une nouvelle aventure: le 4x4 commence par filer à bonne allure sur la plage, au milieu des mangroves mortes, en longeant le rivage qui défile. Magnifique. Après la plage, quelques heures d´asphalte, puis on traverse un bras de rivière en bac, et, la nuit déjà tombée, on continue dans l´obscurité et dans le sable. On passe des petits ponts de bois instables, on traverse des rivières les roues dans l´eau, on longe la plage, on circule entre les dunes. Un autre bac, cette fois non motorisé, poussé à la main par des hommes équipés de longs bâtons de bois (d´arbre), nous fait passer une nouvelle rivière. Sous les étoiles. Surréaliste. Magique.

Après 1 ou 2 heures de plus au milieu des ombres fantomatiques des arbres et des dunes, on arrive à Jericoacoara. Un village touristique perdu loin au milieu des dunes du parc éponyme. Toutes les rues du village sont ensablées. La plage est longue, entourées de dunes de sable blond.



Avec Laure, nous partons pour la journée faire du quad vers la lagune de Tatajuba. On longe le rivage sur nos bolides, en s´en mettant plein les yeux de couleurs incroyables: bleu, turquoise, gris, jaune, orange, rouge, blanc, un peu de vert. La mer, le sable, les dunes, le soleil, les sédiments, les rares végétations, les bras de mers, etc.

Sur le bord de la lagune de Tatajuba, lorsqu´on demande la carte des plats aux restos, voici ce que le garçon nous amène:



On déjeune les pieds dans l´eau. Littéralement:

Petite vidéo du quad:


dimanche 11 janvier 2009

Arrivée au Brésil

Le Brésil. À nouveau un nouveau pays.

Comme au Vénézuela, le premier contact fut avant tout humain.
Un choc ! Mais l´extrême opposé du Vénézuela.
Les brésiliens sont avenants, toujours prêts à aider, souriants, ouverts, bref, heureux d´être eux.

Les gens viennent me parler spontanément. Seul problème: je ne parle pas un mot de portugais et je ne comprends rien de rien.

A Manaus, sur le Rio Negro, je décide de descendre le fleuve Amazone, en bateau, jusqu'à la côte atlantique. Ces bateaux n'ont pas de cabine, il faut accrocher son hamac.
Avant d´embarquer, je vais donc acheter mon hamac. Mon premier hamac ! Je suis excité comme pour mon premier carambar !

Je suis le seul à accrocher mon hamac sur le pont supérieur, alors que les autres sont littéralement entassés les uns sur les autres sur les 2 ponts inférieurs. Comme je suis aussi le seul touriste étranger, je me dis que je ne dois pas être au courant d'un truc important. Vais-je me prendre la fumée du moteur ? Les embruns ? La pluie ? Mais non. D'ailleurs, après le départ du bateau, 4 ou 5 brésiliens me rejoignent en haut, jugeant sans doute que l'idée n'est pas si bête. Nous sommes donc à l´aise en haut alors que les autres suffoquent en bas.

Après 2h de navigation sur le fleuve et sous un soleil radieux, la malédiction du Nico pointe son nez à nouveau. La preuve en image:



Mais j´ai quand même le droit à un beau coucher de soleil :


La descente du fleuve est un peu longue. Le paysage est joli, mais monotone. Le fleuve, large, est bordé de la forêt amazonienne dense. Après 48h, je descends à l´étape intermédiaire entre Manaus et Bélem: Santarém, où vivent Luciano et Steffi, rencontrés À Los Roques au Vénézuela. Ils m´accueillent chez eux, une grande maison, en colocation, avec un grand jardin et une petite piscine. J´en profite pour faire ma lessive, et le soir, on va dans un bar voir un groupe de rock tendance métal. 2h de pop et de hard-rock, ça fait du bien après 5 mois de cumbia, salsa, regeaton, etc.

Le lendemain, Luciano nous fait des tapiocas, sorte de galette dont la base (également appelée tapioca) est une fécule obtenue à base de manioc. C´est blanc, c´est épais, et avec du beurre, du fromage et du jambon, c´est hyper bon ! Et moi qui croyais que Tapioca était le nom d´un général dans les albums de Tintin !

Puis je reprends un autre bateau pour terminer ma descente du fleuve. Deux jours de plus. C´est quand même vraiment long. Heureusement cette fois il y a des étrangers sur le bateau, et je peux donc communiquer autrement que par des signes. 3 français, 1 suisse, 1 australien et 2 argentins. Par contre, sur ce bateau, il n´est pas permis d´accrocher son hamac sur le pont supérieur, et donc je l´accroche avec tout le monde sur le 2e pont. Et on est encore plus littéralement les uns sur les autres. Entassés. La jungle. Les hamacs se chevauchent. On les pieds du voisin dans son estomac, et sa tête dans le dos (j´exagère un peu, mais pas beaucoup).

J´ai même fait une petite vidéo:



En partant de Santarém, le Rio Negro fusionne avec le fleuve Amazone. Les deux fleuves ont des densités et températures différentes. Ainsi, leurs eaux ne se mélangent pas avant quelques kilomètres. Comme les eaux ont aussi des couleurs différentes, le phénomène est très visuel:




Enfin, alors que le bateau passe à proximité de villages (souvent composés d´une seule maison), les habitants se précipitent en pirogue pour jouer avec les vagues du bateau et éventuellement récupérer des sacs de vivre jetés par les passagers du bateau à leur intention.

Arrivé à Bélem après deux longues journées, je prends un bus pour São Luís. Une nuit de bus en plus ! Et oui, les distances sont longues au Brésil !

vendredi 9 janvier 2009

jeudi 8 janvier 2009

Moitié du voyage

Parcours jusqu´à aujourd´hui:

Je suis maintenant à la moitié de mon voyage. Ça passe trop vite. Déjà 10 pays traversés, et il ne m'en reste "que" 4 à découvrir. Les pays à venir sont immenses. De grands territoires à parcourir. En vélo ou pas? Je roule moins que prévu, seulement 3200 km depuis 5 mois. J'ai eu de belles expériences sur le vélo, mais j'ai aussi eu un manque de bol flagrant avec le temps. Et je ne suis pas de ceux qui roulent coûte que coûte, envers monts et vaux, contre marées et tempêtes. Bon, j'ai quand même traversé 2 rivières en crue avec le vélo et les bagages sur la tête.

Finalement ça me va bien: un peu de vélo, un peu de bus, un peu de bateau, et je prends le temps de me poser quand ça me chante, pour souffler et mieux rencontrer les gens.

Les gens... Tant de prénoms et de visages, certains oubliés, mais la plupart bien présents. En plus des endroits magnifiques que je traverse, ce sont ces gens qui font le voyage, étrangers et locaux, travailleurs et voyageurs. Mille sourires, mille yeux, mille conversations valent bien le lac Atitlán ou un cenote ou encore une plage paradisiaque.

C'est bien souvent sur l'eau que je suis le plus heureux, plus que dans la jungle (amazonienne ou urbaine).

Une dernière chose me vient à l´esprit: tous ces noms mythiques, que l'on entend d'habitude que dans les media, sont ici bien réels: Fidel est là, derrière ces murs. Ernesto Guevara a marché sur Santa Clara avec ses hommes, ici. Chavez gouverne depuis ce palais, les FARC sont cachés dans cette région, Shakira a une maison là, dans ce parc, et feu Pablo Escobar avait une maison, ici, derrière ces arbres...

lundi 5 janvier 2009

Bye Vénézuela

16 jours au Vénézuela
0 jour de vélo
Dépense: 43 euros par jour en moyenne.

Je me souviens surtout:
De la visite d´Hélène, mais 15 jours, ça passe vite!
Des plages paradisiaques de Los Roques.
De notre nuit en hamac au milieu du lac de Maracaibo.
Des avocats de la taille de melons.
Des multitudes de plats aussi bons les uns que les autres.

Parcours effectué au Vénézuela:


Toutes les photos du Vénézuela:
Vénézuela

samedi 3 janvier 2009

Mérida-Choroni-Santa Elena

Retour à Caracas. Terminal de bus. 26 décembre. L'enfer. Le terminal est une marée humaine, attendant je ne sais quoi, car il n'y a plus aucun billet de bus en vente avant le lendemain à l'aube. Une bonne âme nous indique un "truc": un peu en dehors du terminal, des bus non-officiels partent, certains peut-être pour Mérida, où l'on souhaite aller.

Effectivement, un bus 5e classe nous y conduit en 13h pour 50% plus cher que les bus 1e classe normaux. Mais au moins on peut partir.

C'est à Mérida qu'on apprendra les "trucs" de transfert d'argent à l'étranger ou des traveler's checks échangés à l'étranger contre espèces sonnantes et trébuchantes. D'autant plus pratique qu'Hélène s'est fait voler un tiers de son liquide, soit à l'aéroport, soit dans la chambre de la posada à Los Roques!

La fin du monde?

Un long trajet en jeep nous emmène au bord du lac de Maracaibo, pour y passer la nuit, où on est censé voir un phénomène unique, dû probablement à la proximité des hauts sommets andins, froids et secs, avec le lac, chaud et humide, situé au niveau de la mer: des éclairs par centaines, mais sans tonnerre. Ce phénomène ne peut se voir que par temps relativement sec. Hors, pendant le repas, peu de temps avant de prendre le bateau pour l'observation, le vent se lève, les nuages arrivent et la pluie tombe, à verse. C'est raté pour le phénomène unique, mais l'expérience est tout de même sympa: on passe la nuit dans des hamacs, sur des plates-formes montées sur pilotis, au milieu du lac, et on a vu plein de singes et de perroquets, avant d´assister à un magnifique coucher de soleil.


Maison flottante!

Pour cause de fin d'année, les bus circulent moins bien, et on est donc coincés à Mérida un peu plus longtemps qu'on aurait voulu. La plupart des musées et des restos sont fermés, mais on s'en fait quand même quelques-uns sympas. On a goûté en particulier à une spécialité de Noël, l´hallacas, une sorte de polenta fourrée au raisin et plein d´autres trucs, mmmmmh!

En manque de nature, on part faire du canyoning le dernier jour, de l´eau, de l´eau, de l´eau, des sauts, et un rappel de 30m !

Le soir même, on prend le bus pour revenir sur la côte, direction Choroni.

Après un changement à 4h du mat', on est dans un bus pour Choroni: 2h de virages coincés dans un bus bondé avec le volume de la musique poussé au max, genre boîte de nuit: regaeton, salsa, merengue.

C'est donc très reposés (hum!) que l'on arrive à Puerto Colombia, près de Choroni. La ville, très touristique, ne correspondant pas à notre idéal de plage caribéenne, on entreprend une marche de 1h vers Playa del Diario, une petite plage isolée et déserte de 30m de long sur 10m de large. On est les seuls et on profite de ce calme bien mérité. Le soir on se replonge dans l'animation de Puerto Colombia, et on s'enfile à deux une bouteille d´1 litre de guarapita, sorte de punch fait maison bien fort, au parchita, le fruit de la passion local. Dé-li-cieux ! Hips !

Puis retour à Caracas: cela fait 2 semaines déjà, et la belle Hélène doit rentrer à Lyon.

Moi je prends le bus pour Santa Elena dans la Gran Sabana, où se trouvent des paysages de légende: Salto Angel, la plus grande cascade du monde avec ses 950m de haut, et la promesse d'un trek de 6 jours sur le Roraima, la plus haute des "montagnes-tables", ces hauts plateaux avec des à-pics de 1000m.

La fin du trajet à Santa Elena se fait sous la pluie. Le pilote du bus et ses 3 acolytes alcooliques se descendent une bouteille de whisky en 1h. Heureusement, la route est droite. Moi je suis sans un rond en poche. J´ai tout dépensé et la machine n´a pas voulu me donner de sous. 20h de bus sans manger ni boire ???!!!...

Mais un black sud-américain sympa m'offre à manger et à boire lors d´une pause-repas. Puis c´est lui qui m´avance les sous pour que je puisse payer le chauffeur du bus à l´arrivée. Ouf, je m´en tire bien. Sympa, le gars !

Promesse de trek de 6 jours dans un paysage de légende, disais-je. Mais après 93 heures (!!!) de bus en 2 semaines depuis le début du Venezuela, j'ai réussi à me bloquer le dos. Je marche comme un grand-père. Comme ça peut durer plusieurs jours, et qu'en plus le temps est une fois de plus à la pluie, je décidé de laisser le trek du Roraima pour une prochaine visite ou une autre vie, et je continue vers le Brésil.