lundi 22 décembre 2008

Los Roques: un nouveau paradis

Nous passons 2 nuits à Caracas, ville offrant peu d´intérêt à part les jolies montagnes de 1500 mètres qui l´entourent alors qu´on est à 15 km de la mer des Caraïbes. La ville est chère, dans un pays souffrant de 15 à 30% d´inflation par an, et où le plein d´essence coûte, paradoxalement, seulement 2 à 3 dollars (le plein, pas le litre). Hé oui, c´est un pays producteur de pétrole.


Puis un petit avion de 6 places nous emmène en 40 minutes à l´archipel de Los Roques, dans la mer des Caraïbes. Archipel paradisiaque, composé d´îles plus ou moins grandes, bordées de plages de sable blanc, de palmiers, entourées de barrières de coraux et d´eaux bleu-turquoises et habitées par une multitude de pélicans.

Nous passons 2 nuits dans une posada au bord de la plage, puis nous partons pour une croisière d´une journée dans l´archipel. Le but de la journée est aussi de se faire déposer sur une île quasi-déserte pour y passer la nuit de Noël, sous la tente.

La journée fut très très agréable:

Par contre, sur le retour, une tempête éclate sur l´archipel, une grosse pluie s´abat sur notre bateau, avec des gouttes lourdes comme des palourdes, des vagues hautes comme dix vagues et un vent à décorner les boeufs. On a eu le droit à un joli arc-en-ciel...

(photo composite...)

... mais le capitaine du bateau nous dit que ce n´est pas conseillé de camper sur l´île déserte par ce temps.

Retour a Gran Roque, donc, où un employé du parc national nous propose pour 50 Bolivars un lit dans un bungalow normalement réservé aux employés. Mmmmmh, mon dos n´aimant que moyennement la tente, je me laisse tenter (arf !) par le bungalow. Du coup, nous sympathisons avec les employés qui nous invitent à l´apéro, puis à leur dîner de Noël: pan de jamon, salade de homard, mmmmmmh ! Sympa les gars !

Hélène me fait des cadeaux tous les jours depuis son arrivée (son arrivée étant le premier cadeau...), principalement des bouquins, dont "Birmane" de Christophe Ono-dit-Biot, que je dévore.

Nous passons une nuit supplémentaire dans le bungalow, car le jour de notre départ, un Cessna a atterri sans les roues, et donc il s´est écrasé. Pas de victime, mais la piste est restée impraticable toute la journée, car ils n´ont dégagé l´avion que le soir. Pas grave, je connais des endroits pires pour rester coincé une nuit:

dimanche 21 décembre 2008

Premiers contacts avec le Vénézuela

Le premier contact avec le Vénézuela fut émotionnel: retrouvailles avec Hélène, pour 2 semaines.

Le deuxième contact fut culinaire: les arepas, épaisses galettes de farine de maïs, dorées à la poêle, que l´on fourre de fromage, jambon, avocat, ou tout ce qui passe sous la main. Mmmmmmh. Les délicieux jus aux fruits de la passion, à l´ananas ou aux mûres (ou les 3 à la fois). Le pan de jamon, une longue brioche fourrée de jambon, olives, raisins. Les délicieuses pâtisseries à la française, chaussons aux pommes et aux raisins... Et surtout, le meilleur resto japonais du monde: il se trouve à El Hatillo, un village colonial aujourd´hui entouré de la tentaculaire Caracas. Un ami d´Hélène, franco-vénézuélien, journaliste culinaire, nous y a emmené et a donné carte blanche au chef, et nous n´avons pas été déçu. Les couleurs, les saveurs, les consistances, tout était parfait !

Le troisième contact fut financier: au Vénézuela, il est très difficile de se procurer des dollars. Les locaux ont une limite maximale de $5000 par an. Chavez, qui aime faire des cadeaux de Noël, a réduit cette limite à $2500, le 20 décembre. Sympa ! Et la monnaie locale, le Bolivar, ne vaut rien en dehors du Vénézuela. Résultat: la plupart des Vénézuéliens qui ont un peu d´argent et aiment voyager ou aller aux USA acheter des produits qui sont très chers chez eux, ces Vénézuéliens-là, donc, recherchent activement des dollars ou des euros. Le cours officiel du dollar à 2 Bolivars passe à 5 Bolivars au marché noir. Et le marché noir, ce n´est pas seulement un vendeur à la sauvette dans la rue ou au terminal de bus. C´est chaque vénézuélien. Un ami, ou un gars rencontré dans un café ou dans une auberge de jeunesse. Et comme il est impossible aux étrangers de se procurer des dollars sur place, il faut venir avec sa valise de devises avant de rentrer dans le pays. Une fois le cash épuisé, il faut trouver quelqu´un qui accepte les traveler´s checks, ou qui accepte un virement sur un compte en Suisse ou en Allemagne contre des Bolivars en espèces. Une grande partie de l´énergie du voyageur est donc dépensée à trouver le meilleur taux de change (qui oscille entre 3.5 et 5 Bolivars ...) afin de réduire le coût du voyage. Paiement en carte bleu interdit, sous peine de multiplier par 2.5 le coût du voyage.

Le quatrième contact fut humain (ou plutôt, il ne le fut pas, justement): le Vénézuela est clairement le pays où l´accueil est le moins chaleureux. On nous adresse à peine la parole, et quand on le fait, c´est sans nous regarder dans les yeux, sans s´assurer que l´on a compris ou que l´on a eu ce que l´on désirait. Nous avons rencontré des locaux sympas (surtout dans la région de Mérida), mais très peu. La notion de service au touriste (qu´il soit étranger ou pas) est quasi-inexistante.

Le cinquième contact, enfin, fut avec la Nature: le Vénézuela est un beau pays !

vendredi 19 décembre 2008

Seul ? Moi ? Jamais !

On me demande parfois comment ça se passe, de voyager seul. Et bien en fait, je suis rarement seul plus de deux jours. Je rencontre quasiment tous les jours plein de gens très sympathiques qui pimentent le voyage. Alors je voyage avec Kahyda, Sofia, Claudio, Sebastian, Myrtille, Jochem, Dave, Alexander, Erin, Ryan, etc.

Parfois je suis seul, et ça fait du bien, aussi, de retrouver un peu de tranquillité. Et d´autres rares fois, oui, ça peut arriver d´avoir le coup de blues, seul dans son hôtel. Mais à Nice aussi, parfois, j´ai des coups de blues, seul dans mon appartement. Rien de très différent, donc.

En résumé, le voyage seul est très profitable, et tout le monde s´accorde à dire qu´on rencontre infiniment plus de gens lorsqu´on voyage seul. On est plus ouvert aux autres.

D´autre part, lorsque je pédale, je pense bien à vous, et donc je voyage aussi en permanence avec:

Hélène, ma Belle Hélène, ma poire Belle Hélène, tellement douce et sucrée que j'en mangerais tous les jours. Bon, cela fait 4 mois que je n´en mange pas une miette, mais dès samedi, ce sera chose rétablie, car elle me rend visite pour 2 semaines.

Ma mémé, ma chère grand-mère maternelle, qui a toujours été digne, gentille, accueillante, droite dans ses bottes, pas avare de compliments (mais faut filer droit quand même), souriante. Parfois j'ai envie de l'appeler pour prendre et donner des nouvelles, pour lui raconter tout ce qui m'arrive et entendre son bonheur de m'entendre, puis je me souviens que du fond de son trou (pardon mémé d'être aussi païen), elle ne répond plus, alors je l'appelle simplement avec mon coeur. Et je me souviens de choses insignifiantes comme le bonheur de partager ensemble le premier melon de la saison. C´était une affaire sérieuse, le premier melon de la saison. Je pense à sa douceur, son rire lorsque je lui disais affectueusement "salut" quand les autres lui disaient respectueusement "bonjour mémé". Je pense à son petit signe de tête discret, quand, petit, je n'aimais pas trop le vinaigre dans la salade et qu'elle goûtait discrètement une feuille dans son assiette avant que tout le monde se soit servi pour que je puisse dire à la maîtresse de maison, lorsque mon tour était venu "oui, j'aime beaucoup la salade" ou "non merci, je n'ai plus faim". Je pense à ses bons petits plats, et mes exigences d'enfants ("mémé, tu me fais de la purée avec du jambon haché?"). Je pense à nos séances de cinéma (je l'ai même convaincue d´aller voir ensemble "Retour vers le futur 3", au lieu de "Raisons et Sentiments" et j'ai encore honte de mon intransigeance), nos matinées au marché, nos parties de scrabble que je perdais toujours malgré son aide. Je pense à ses gâteaux bretons inégalables, et surtout sa tarte aux poires et au chocolat.

Mon pépé, lui aussi disparu, qui ne trouvait rien de mieux à faire que d'houspiller le petit garçon que j'étais, parce que je lui rendais son Ouest-France mal plié (eut-il fallu que je le repasse au fer?). Non mais ! Il est mort quand j'étais petit, je m´en souviens peu. Un homme sérieux, qui ne rigole pas souvent et conduit très lentement.

Mon papi (mon grand-père paternel) et ses blagues inimitables. Je pense à ses écrits appliqués de ses rencontres incongrues dans l'exercice de sa profession d'agent d'assurance, ses dessins de paysans chinois, sa placidité et son sourire quiet, naïf et heureux et sa chimère du statut patriarcal.

Ma mamie (ma grand-mère paternelle) et son énergie débordante, tellement contente de nous voir arriver qu'elle est déjà triste rien qu'à savoir qu'on devra repartir. Je pense à sa façon de nous appeler affectueusement "ma petite crotte" (sympa), à ses bons dîners de poissons, à sa bonne humeur constante, son bonheur de nous voir et nous revoir, son insistance sans relâche de ne pas nous laisser partir sans emporter un kit de survie dans ce monde cruel: des gâteaux, une banane, des yaourts.

Mes parents (en plus j'ai la chance d'en avoir 4 !!) qui me suivent et me soutiennent, avec qui j´ai des contacts réguliers.

Je pense à Hugues-Benoît, qui j´espère repose enfin en paix.

Tous mes amis de la Côte d'Azur qui me manquent, avec une mention spéciale à Stacey, Thomas et Emma qui ont émigré aux USA quelques semaines après mon départ. Stacey, tu me manques!, Thomas, chaque Bier que je bois, elle est à ta santé, et Petite Emma, tu es d'une douceur infinie quand tu t'endors dans mes bras.

Tous mes amis des 4 universités (Caen - ha mon toinou! -, Knoxville, Paris, Eurécom) où j'ai (pas beaucoup) usé mes fonds de culotte. Seb, que serais-je sans toi? Le premier à avoir raté Eurécom? Matt, le pionnier du voyage sabbatique, et David, le pionnier du vélo! Sans vous, je n'aurais probablement pas mes fesses sur un vélo et mes roues sur la Panaméricaine. Rico et Yori, chaque fois que je mange un pollo de arroz (ou est-ce arroz de pollo?), je pense à vous. Et Rico, sans toi, je ne serais pas salsero, le roi du pétrole des pistes de danse (bien que je ne t´arrive pas à la cheville).

Mes chers voisins, si accueillants et adorables et pas avares de coups de main. Je me languis du prochain apéro, en juillet 2009 !

Mon excité de Bro, Caro, Zoé et ses énormes yeux rieurs.

Tous les amis disséminés aux 4 coins du Monde: Caen, Paris, Londres, Allemagne, Madrid, USA, Moyen Orient, Afrique du Nord, Inde, etc.

Les amis de mes amis qui sont aussi mes amis parmi lesquels certains tarbas qui se reconnaîtront s´ils me lisent...

Mes deux agents immobiliers préférés qui s´occupent si bien de mon petit patrimoine en mon absence !

Et ce serait mentir si je disais que je n'avais pas de temps en temps une pensée émue pour mes collègues de travail pour qui chaque jour est une lutte acharnée contre les bugs et contre la menace implacable des échéances à respecter.

Bye Colombia !

La Colombie semble assez différente des pays voisins. Jusqu´à présent, j´ai traversé des pays à fort pourcentage de populations indigènes (Pérou, Equateur, Guatemala, ...). Dans ces pays, les grandes villes sont plus ou moins occidentalisées, mais dans les campagnes et les petites villes, les indigènes en habits traditionnels et aux us et coutumes conservatifs sont en grand nombre (quasi 100%), donnant une ambiance assez exotique pour les voyageurs occidentaux.

Ici, il n´y a qu´1% de population indigène. C´est le peuple le plus occidentalisé que j´ai vu jusqu´à présent. Peut-être même plus qu´au Mexique, pourtant si proche des Etats-Unis.

Les routes que j´ai parcourues sont bien entretenues, en bon état, propres. Une large bande d´arrêt d´urgence rend la circulation en vélo facile et sécurisée. L´industrie automobile a l´air de bien se porter. La vie ne semble pas être un grand chaos comme au Guatemala par exemple.

En plus, on ne badine pas avec la sécurité ici: tous les usagers de 2 roues doivent porter un casque ! Moto, scooter, et même vélo ! Au Pérou, par exemple, le 2e passager à moto ne porte JAMAIS de casque, comme s´il était immunisé contre les accidents. Ce n´est pas du tout le cas en Colombie. De plus, les usagers de moto portent tous un dossard fluo avec le numéro de la plaque brodé dessus. Ils ne l´enlèvent pas forcément lorsqu´ils vont au troquet ou au resto d´ailleurs.

Autre différence avec l´Amérique Centrale: je ne vois plus de hamacs, ou très peu, alors que chaque maison et hôtels d´Amérique Centrale ont leurs hamacs. Par contre, chaque hôtel en dehors des villes semble avoir sa piscine (en état de marche). Quel luxe, alors que le coût de la vie est plutôt bas en Colombie.

Et bien sûr, plus de "chicken bus" américains: ils ne passent pas le Darien gap, visiblement (le no man´s land entre le Panama et la Colombie).

Une chose qui ne change pas ici, par rapport aux autres pays que j´ai traversés jusqu´à présent, c´est l´incapacité des gens à estimer les durées et les distances. Tranches de vie:

- Quand part le bus?
- Là, là, maintenant !
- C´est à dire ? 2 minutes, 1 heure?
- Oh, heu ... maintenant ! Dans une demi-heure!

ou

- Où se trouve le centre?
- Houuuuuuu, mais c´est loin!
- Oui, mais c´est où?
- Heu ... par là (vague signe de la main dans une direction indéterminée).
- Et, il faut combien de temps pour y aller?
- Holalala, 1 heure, au moins!
(et puis en fait c´est à seulement 3 km, soit 5 min de vélo).

La Colombie est aussi le seul pays jusqu´à présent où j´ai vu des locaux s´énerver. Dans les autres pays, ils ne s´énervent jamais, et s´amusent même des drôles de touristes hurluberlu (moi par exemple) qui perdent parfois leur calme. Mais en Colombie, les gens ont la capacité - ou la faiblesse - de s´énerver et se crier après.

Enfin, contrairement à ce que j´avais entendu par d´autres voyageurs avant de venir, je ne trouve pas les Colombiens si sympas et accueillants que ça. Ils ne sont pas méchants, mais le Colombien standard des rues ou des campagnes me semble remarquablement indifférent au touriste moyen, même monté sur un vélo. Tandis que le Colombien travaillant dans le tourisme est particulièrement agressif dans ses techniques de vente, ce qui ne rend pas la vie agréable. Cela a l´air d´être moins vrai dans l´est du pays, cependant.

Et, comme toujours, chacun se forge ses opinions en fonction de ses expériences et des gens qu´il rencontre.

17 jours en Colombie
6 jours et 630 km de vélo (total: 3270 km en 37 jours).
Dépense: 28 euros par jour en moyenne.

Je me souviens surtout:
Du savant mélange entre enfer et paradis à Playa Blanca.
Le bain de boue de Totumo.
La merveilleuse côte des Caraïbes.

Parcours effectué en Colombie:

Toutes les photos de la Colombie:
Colombie

mercredi 17 décembre 2008

La Belle Colombie: vers Taganga

De retour à Cartagena, je reprends la route en vélo. Objectif: la plage de Taganga, près de Santa Marta. Deux jours de vélo le long de la Mer des Caraïbes !

Première étape: Puerto Colombia
La première étape est extrêmement venteuse. C´est tout plat, mais à cause du vent, j´avance lentement. Au moins, il fait beau. Et à midi, je m´arrête près du volcan El Totumo, un tout petit volcan de 15 mètres de haut qui rejette ... de la boue !!! Le cône, à son sommet, fait 5 mètres sur 5 mètres et contient, sur 2000 mètres de profondeur, une bonne boue bien pâteuse aux vertus peut-être thérapeutiques. Chacun vient y faire son spa-bain de boue, et c´est très rigolo. Lorsqu´on pénètre dans le bassin, on s´attend à poser les pieds sur une sorte de plate-forme, mais non, on a les 2000 mètres de boue sous les pieds. La boue est tellement épaisse, cependant, qu´il est absolument impossible de couler. Les mouvements sont lents, ralentis par l´épaisseur de la boue. La pesanteur est annulée. De grosses bulles de gaz remontent parfois du fond et explosent gentiment à la surface.


Un groupe de lycéens en excursion depuis Bogota se trouvaient dans le bain lorsque je suis arrivé et je suis devenu l´attraction locale. Tout le monde s´est tourné vers moi pour me demander de parler français, ce que j´avais visité en Colombie, quel est mon travail, etc. Ils ont remarqué que j´avais visité plus d´endroits en Colombie qu´eux-mêmes ...

Une lycéenne m´a chanté, en Français, la chanson de Cabrel "Moi je n´étais rien, et voilà qu´aujourd´hui, je suis le gardien du sommeil de ses nuits, je l´aime à mourir. Vous pourrez bien faire, tout ce qu´il vous plaira ...", etc. Cette chanson est relativement célèbre, car a été reprise, en espagnol, par DLG, le groupe de salsa.

Ensuite, on a pu se rincer dans une lagune qui a été posée là opportunément par Pacha Mama (Mère Nature).

Infos vélo:
Kilomètres du jour: 112
Kilomètres cumulés: 3122
Départ: 8h45
Arrivée: 17h15
Temps sur le vélo: 6h15
Temps sur la route: 8h30
Vitesse moyenne: 18 km/h (tout plat, mais beaucoup de vent!)
Vitesse max: 44 km/h

Deuxième étape: Taganga

Je pars à 6h du matin pour, crois-je, éviter le vent. Mais non. A l´aube, le vent est déjà là. Il n´a pas arrêté de la nuit, en fait. Et, curieusement, il cesse de souffler assez vite, donc finalement je n´aurais pas trop eu de vent aujourd´hui.

Peu de temps après Puerto Colombia, c´est le moment jamais très agréable de contourner une grosse ville: Baranquilla, 4e ville du pays.

Puis la route entre Baranquilla et Santa Marta est une bande de terre entre mer et lagune, longue de 60 km, avec au loin, en toile de fond, la pâle silhouette d´une grande chaîne de montagne qui surgit des Caraïbes et se jette dans le bleu du ciel.

Enfin, l´arrivée à la plage de Taganga est ponctuée par un petit col inattendu à 300 mètres, et il n´est franchement pas le bienvenu après 140 km sur la route, un nouveau record !

Taganga est un charmant petit village touristique niché au creux d´une baie magnifique. Je me suis reposé 2 jours tranquillement dans l´auberge "Casa de Felipe" tenue par le français Jean-Philippe, avant de prendre le loooong bus pour Caracas pour y retrouver Hélène.

Infos vélo:

Kilomètres du jour: 140 !!!!
Kilomètres cumulés: 3262
Départ: 6h00 !!!!
Arrivée: 15h15
Temps sur le vélo: 7h15
Temps sur la route: 9h15
Vitesse moyenne: 19 km/h (venteux au début, puis le calme est revenu)
Vitesse max: 41 km/h

lundi 15 décembre 2008

La belle Colombie: Playa Blanca et Cartagena

... Et effectivement, sur la côte des Caraïbes, le ciel est bleu, bleu, et bleu. Une maison bleue azur sur un ciel bleu azur ça donne un tableau monochrome du plus bel effet:

Cartagena est une ville très jolie aux ruelles remplies de balcons espagnols en bois, de vieilles pierres, et d´histoire de pirates et de flibustiers.

Puis je me suis rendu à Playa Blanca, une plage accessible uniquement par bateau ou par 2h de bus et de moto sur un chemin en terre.

A Playa Blanca, entre 12h et 16h, c´est l´ENFER ! Des hordes de bateaux de 300 personnes débarquent leurs flots de touristes hurlants. Des colombiens et colombiennes arpentent la plage et harcèlent violemment le touriste pour vendre un massage, un plateau de fruit de mer, un collier, une boisson fraiche... Je suis harcelé toutes les 2 minutes, en moyenne. De plus, un vent violent n´aide pas à la relaxation que ce lieu devrait imposer.

Mais à l´approche du soleil couchant, quand le vent tombe et que les bateaux ont ravalé leurs touristes et plié bagage, cette plage devient un vrai PARADIS SUR TERRE. La plage parfaite ! Belle, longue, déserte, tournée vers l´ouest, elle se fait lécher par les vagues farouches des Caraïbes. Puis le ciel s´embrase de pourpre, le soleil disparaît, la pleine lune prend sa place et les étoiles scintillent fièrement. Ce n´est plus le paradis, c´est un Nirvana ultra-romantique.




C´est même trop romantique. Et je suis seul. Hélène, où es-tu? Alors je reprends le bateau pour Cartagena le lendemain.

En plus, j´étais dans un mauvais état d´esprit ces jours-ci. Le genre d´état d´esprit où l´on trouve que tout ce qu´on entreprend tourne mal. J´ai récemment écopé d´une série de mauvais hôtels, de voisins qui font du bruit, de lits tout pourris et de bus de nuit où l´on ne peut dormir, et je suis vraiment fatigué. Du coup tout tourne vraiment mal. Bus chers et inconfortables où je paye, rien que pour le vélo, le tiers du prix de mon billet, énorme attente pour le bateau de Playa Blanca, qui - surprise ! - fait un détour non annoncé à l´île de Rosario, m´allongeant le voyage de 2 bonnes heures, attente coincé sur une toute petite île au milieu d´une foule de touristes en formule all-inclusive. Breeeef. Et une fois arrivé à Playa Blanca, je m´aperçois que j´ai oublié ma frontale dans mes bagages laissés à Cartagena, donc c´est râpé pour la lecture du soir. Le lendemain, le bateau de 6h est plein, et le suivant est à ... 14h, ou soi-disant 14h, car il partira finalement à 15h20. Enfin ... quel dommage d´avoir été dans ce mauvais état d´esprit dans un lieu qui possède certes quelques inconvénients, mais est néanmoins l´un des rares paradis sur terre.

mercredi 3 décembre 2008

La belle Colombie: Bogota et la Zona Cafetera

Ce matin, j´admirais la skyline de Panama City depuis un balcon de Casco Viejo.

Ce soir, je vais dans un méga-multiplexe à Bogota voir Quantum of Solace, le dernier James Bond...

... parfois, j´ai l´impression d´être un jet-setter, pas un backpacker!

Plus de quatre mois de voyage déjà ! Ça passe ! Mais il me reste 7 mois. YES ! A chaque fois que je change de pays, je me remémore tout ce que j´ai vécu, et je me demande ce qui va venir. A chaque fois on va vers l´inconnu. De nouveaux endroits, de nouveaux paysages, de nouvelles rencontres. A chaque fois, je vais vers ce vide à remplir avec un peu d´appréhension, même si je sais maintenant que tout se passe toujours bien, que les aventures à venir sont toujours palpitantes et que les rencontres sont riches.

La Colombie. Je voulais éviter ce pays dans mon plan initial de voyage, mais tous les gens qui m´ont raconté leur voyage ici m´en ont dit que du bien: sécurité (tant qu´on ne sort pas des sentiers battus) et accueil exceptionnel des Colombiens. C´est pour beaucoup LE meilleur souvenir de leur voyage.

Alors me voilà, Colombie! Le pays du trafic de faux dollars, de cocaïne et d´armes. Le pays des enlèvements contre rançon. Le pays des guérillas. Mais aussi le pays du café, de paysages superbes et d´habitants très accueillants.

A Bogota, je suis hébergé par Claudio, médecin et voyageur au long cours. Il a voyagé pendant 5 ans sur les 3 Amériques, à vélo, et vient juste de rentrer. Je me rends compte que j´ai progressé en espagnol: je suis capable de parler politique à table, avec 3 locaux ! L´éternel débat: est-ce que les cubains sont plus, ou moins, heureux que les gens d´Amérique Latine? Où la pauvreté est-elle la plus pesante?


Après une journée de visite de la capitale, je pars pour la "Zona Cafetera", une région de production de café. Bogota étant situé au coeur de la Cordillère des Andes, la première journée est de la descente pure: je me laisse rouler sur 136 km, en passant de 2600 mètres (Bogota) à 300 mètres (Girardot). Je ne pédale pas. Et j´exagère à peine. Ce n´est plus du vélo, c´est de la glisse.

La Cordillère des Andes ! On s´imagine facilement des hauts sommets vertigineux couverts de neige éternelles, où la vie n´est plus. Et bien ... ON A TORT ! De verts pâturages m´entourent, les oiseaux chantent. Et pourtant, c´est très haut !

Infos vélo: première étape: Girardot
Kilomètres du jour: 136
Kilomètres cumulés: 2774
Départ: 8h15
Arrivée: 15h30
Temps sur le vélo: 5h50
Temps sur la route: 7h15
Vitesse moyenne: 23 km/h
Vitesse max: 61 km/h

En Colombie, la Cordillère des Andes se divise en trois. Bogota est en plein dans la Cordillère Orientale. Et je suis maintenant dans la plaine entre la Cordillère Orientale et la Cordillère Centrale. A midi, arrêt à Espinal pour goûter les lechonas, une spécialité locale à base de cochon grillé. Le reste du trajet est bof: long, rectiligne, et beaucoup de circulation.

Infos vélo: deuxième étape: Ibagué
Kilomètres du jour: 82
Kilomètres cumulés: 2856
Départ: 9h45
Arrivée: 16h00
Temps sur le vélo: 5h15
Temps sur la route: 6h15
Vitesse moyenne: 16 km/h
Vitesse max: 49 km/h

D´Ibagué, je voulais prendre un bus pour remonter à 3400 mètres et ménager mes petits muscles. Mais c´est un grand week-end de trois jours, tous les colombiens en profitent pour prendre l´air et tous les bus sont pleins.

Je reste donc à Ibagué pour la nuit en décidant de faire l´ascension en vélo le lendemain très tôt. En plus, il fait beau en ce moment ...

... oui, mais entre temps, la nuit a apporté ses nuages et au petit matin, il pleut à verse. Point de dépression tropicale cette fois, non, non, c´est juste local, juste au dessus de ma tête.

Bref, je reste donc coincé dans cette petite ville paumée et pittoresque, à mettre à jour le site web. C´est aussi la première fois que j´ouvre le polycopié d´espagnol récupéré à mon école à Antigua (Guatemala). Et j´apprends des trucs, même dans les premières pages ... Hum !

Et dans cette région, je ne comprends rien à ce qu´ils disent. Ils utilisent des mots étranges, même pour les idées les plus simples. Et puis un accent bizarre. Je suis tout perdu ...

Le lendemain, je prends le bus pour Armenia, puis je finis en vélo jusqu´à Salento, petit village pittoresque perché sur un haut plateau, dans la "Suisse colombienne", paysage de montagne vers et vallonné. Une petite auberge de jeunesse pleine de backpackers prêts à en découdre avec les randos du coin, malgré les nuages et la pluie.


Infos vélo: troisième étape: Salento
Kilomètres du jour: 8
Kilomètres cumulés: 2873
Départ: 10h00
Arrivée: 10h38
Temps sur le vélo: 0h37
Temps sur la route: 0h38
Vitesse moyenne: 15 km/h
Vitesse max: 53 km/h

Le vallée voisine, la vallée de Cocora, ressemble en effet à la Suisse, avec une différence de taille: les palmiers ! Un mirador naturel nous offre une superbe vue.




C´est aussi la "Zona Cafetera", une zone de production de café, mais le café que l´on a pu gouter n´est pas meilleur qu´ailleurs. Le bon café est exporté chez nous.

Puis je repars. But: rejoindre en 3 jours Medellín: 1 journée facile de 50 km jusqu´à une station thermale, une journée longue (130 km), mais en descente, jusqu´au pied de la dernière chaîne montagneuse avant les plaines du Nord, et une journée de dure montée jusqu´à Medellín (2000 mètres de dénivelée).

Et puis comme souvent, les journées si soigneusement planifiées volent en éclat: après 50 km, à 11h30, il est trop tôt pour m´arrêter. Alors je continue. Je me dis que 50 km plus 130 km de descente, ça peut se faire en une journée. Et puis après 123 km, je vois plein de bus garés devant un resto routier, et je me dis que le temps n´est pas si beau, que demain il peut pleuvoir, que les paysages sont certes jolis mais pas très variés, alors je chope un bus jusqu´à Medellín d´où je prends un bus de nuit jusqu´à la côte des Caraïbes où m´attend un ciel d´un bleu immaculé !

Infos vélo: quatrième étape: La Felisa
Kilomètres du jour: 123
Kilomètres cumulés: 2996
Départ: 8h45
Arrivée: 15h15
Temps sur le vélo: 5h45
Temps sur la route: 6h30
Vitesse moyenne: 21 km/h
Vitesse max: 63 km/h

mardi 2 décembre 2008

Passage-éclair au Panama

Je ne passe que deux nuits au Panama.

Retour dans l´enfer d´une grande capitale mondiale: gratte-ciel, pollution, embouteillage, vacarme urbain.

Je n´ai pas trop le moral et me sens un peu perdu dans cette jungle urbaine. Je ne suis même pas allé voir le fameux Canal de Panama. Je crois que j´ai besoin d´une bonne nuit de sommeil avant de quitter l´Amérique Centrale pour repasser dans le sud et ... la Colombie !

Avant d´aller me coucher, un petit arc-en-ciel sur la skyline de Panama City:

2 jours au Panama
0 jour de vélo.
Dépense: 41 euros par jour en moyenne.

En comptant l´avion pour la Colombie: 161 euros par jour en moyenne.

Adieu Costa Rica

Le bilan du Costa Rica est mitigé: j´ai l´impression d´avoir surtout passé du temps dans les bus, ou bloqué à cause de douleurs musculaires ou de la pluie.

9 jours au Costa Rica
3 jours et 144 km de vélo (total: 2638 km en 31 jours).
Dépense: 31 euros par jour en moyenne.

Je me souviens surtout:
Le Chirripó sous la pluie et les courbatures intenses pendant 4 jours.
La magnifique plage d´Uvita.
Les galères sous la pluie.

Et puis tout ce qui fait partie du voyage sans qu´on s´en aperçoive vraiment:
Les femmes qui lavent le linge sur le bord des rivières.
Les maisons et les lieux touristiques ouverts à tout vent car il ne fait jamais froid.
Les machettes omniprésentes, à la ceinture des hommes, sur le flanc des chevaux, ou sur le porte-bagages des motos.
Les hamacs qui rendent la vie plus douce, chez tous les habitants, et sur les terrasses de tous les hôtels.
Les "chicken bus", ces "school bus" américains recyclés en bus municipaux dans toute l´Amérique Centrale, non sans avoir été repeints en couleurs plus sympas que l´horrible jaune originel:
http://www.pbase.com/garoessler/chickbus
Ces bus, pensés et construits pour des écoliers américains, ne permettent pas un super confort pour les Guatémaltèques ou Costa Ricains d´1m70, et encore moins pour les Européens d´1m86 ...

Parcours effectué au Costa Rica:

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